La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et l’emphysème

Définition et chiffres

Qualifiée de « tueur silencieux », la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie pulmonaire qui se caractérise par une inflammation et une obstruction lente et généralement progressive des bronches.

L’une des premières causes de la méconnaissance de la BPCO tient à son caractère sournois et insidieux.

Les mécanismes qui conduisent à la maladie

Les facteurs pouvant favoriser l’apparition d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont multiples.
Une exposition prolongée, active ou passive, à des facteurs irritants tels que le tabac.

Dans 85 % des cas, le tabac joue un rôle central dans la survenue de la maladie. Plus un individu a fumé, plus il risque de développer une BPCO. Même pour une faible exposition, le tabagisme, y compris le tabagisme passif constituent un risque dont il faut tenir compte. A partir d’un paquet de cigarettes par jour pendant 15 ans (soit 15 paquets-années), le risque devient significatif.

La fumée du tabac contient des substances toxiques et irritantes qui viennent déstabiliser et progressivement détruire le revêtement protecteur des bronches, constitué à la fois par les cellules ciliées, qui rejettent poussières et microbes, et les cellules glandulaires, qui secrètent une substance (le mucus) engluant les impuretés. Chez un fumeur, les cellules ciliées ne nettoient plus, et pour compenser, les cellules glandulaires surproduisent du mucus. Le calibre des bronches se réduit, la bronchite chronique apparaît. En parallèle, le tabac détruit progressivement la paroi des alvéoles pulmonaires : c’est l’emphysème.

L’air parvient difficilement à s’évacuer des poumons et reste piégé (hyperinflation). La respiration devient laborieuse, accompagnée d’une diminution de la capacité inspiratoire. Par la suite, l’oxygénation du sang peut diminuer, tout comme l’élimination du gaz carbonique.

Le poids de la cigarette ne doit pas pour autant masquer les autres causes de BPCO. Les polluants intérieurs, industriels ou atmosphériques procèdent en effet du même mécanisme destructeur.

  • En savoir plus sur l’impact de la pollution de l’air
  • En savoir plus sur la pollution intérieure
  • En savoir plus sur l’exposition à la fumée de biomasse. A l’échelle mondiale, il s’agit du facteur de risque le plus important de BPCO.
  • En savoir plus sur les expositions dans les milieux professionnels (environ 1 cas de BPCO sur 7).

Enfin, les infections respiratoires à répétition dans l’enfance peuvent entamer le capital souffle à l’âge adulte et favoriser l’apparition d’une BPCO .

Les lésions bronchopulmonaires de la BPCO

Les symptômes

Une maladie qui reste longtemps silencieuse

La BPCO reste longtemps silencieuse. Elle se manifeste par des symptômes dont les principaux sont l’essoufflement, la toux, les expectorations et une difficulté à respirer pendant l’effort physique, appelée dyspnée. Ces signes sont souvent négligés par le patient lui-même, par son entourage, voire par les soignants.

Tousser et cracher : des symptômes qui doivent alerter

Une BPCO débute le plus souvent par une toux matinale que l’on a tendance à banaliser en l’appelant « la toux du fumeur ». Elle est alors considérée à tort comme une conséquence normale et sans gravité du tabagisme. Au contraire, elle peut marquer le début d’une authentique maladie.
Elle peut évoluer vers une bronchite chronique, c’est-à-dire des épisodes de surinfection des bronches se répétant deux ou trois fois par an, plusieurs années de suite. Il est cependant aussi possible de développer une BPCO sans présenter les symptômes de la bronchite chronique.
En théorie, une personne en bonne santé ne crache pas. L’expectoration est un signe de réaction de défense de la muqueuse qui tapisse l’intérieur des bronches face à une agression.

Le diagnostic

    • Un examen, appelé Exploration Fonctionnelle Respiratoire (EFR), permet de débusquer l’obstruction des bronches et d’évaluer la sévérité de l’atteinte bronchique.
    • 4 stades de la maladie sont identifiés : stade 1 « BPCO légère », stade 2 « BPCO modérée », stade 3 « BPCO sévère » et stade 4, « BPCO très sévère ».

 

Tout fumeur, homme ou femme, qui tousse et crache fréquemment et/ou qui se sent essoufflé pour des efforts de la vie courante devrait se voir proposer un bilan pneumologique comprenant une mesure du souffle.

Les traitements

La prise en soin de la BPCO repose sur quatre piliers fondamentaux que sont l’arrêt du tabac et l’exposition aux autres polluants (intérieurs, extérieurs, au travail, etc.), la prise de bronchodilatateurs, la prévention des infections respiratoires via la vaccination et la reprise ou le maintien d’une activité physique adaptée.

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