Le tabac est la première cause évitable de décès et de cancer en France. Substance cancérigène avérée pour l’Homme, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l’a même classé dans le groupe 1.
Selon Santé publique France (BEH, 2018), « parmi les 346 000 nouveaux cas de cancer diagnostiqués chez les adultes en France en 2015, 142 000 seraient attribuables aux facteurs de risque étudiés, soit 41 % de tous les nouveaux cas de cancer. Le tabac était responsable du plus grand nombre de cas (20 %), avec plus de 68 000 nouveaux cas attribuables au tabagisme, toutes localisations confondues. Venaient ensuite l’alcool, l’alimentation et le surpoids et l’obésité, responsables respectivement de 8,0 %, 5,4 % et 5,4 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancers. »
– Le tabac est le premier facteur de risque de cancer du poumon : il confère un risque multiplié par 10 à 15 pour un fumeur. Le cancer du poumon est le 3e cancer le plus fréquent et la 1ère cause de mortalité par cancer. Il est responsable de huit cancers sur dix chez les hommes (83 %) et de sept cancers sur dix chez les femmes (69%) (1). Le risque de cancer du poumon diminue lorsqu’on arrête de fumer mais reste élevé par rapport aux personnes n’ayant jamais fumé (2). A noter, chez un non-fumeur exposé continuellement à la fumée des autres, le risque de cancer est augmenté de 26 % (3).
– A propos de autres localisations de cancer, fumer serait responsable de 53 % des cas de cancers de la vessie chez les hommes, et de 39 % chez les femmes. Le tabagisme est également impliqué dans le cancer du col de l’utérus. La consommation active de tabac augmente le risque de cancer du sein. Ce sur-risque serait modéré, de 16 % (étude Inserm, cohorte E3N).
– Des indications suffisantes de cancérogénicité chez l’Homme (groupe 1 du CIRC) ont également été mises en évidence entre tabagisme et le cancer de l’œsophage (adénocarcinome et carcinome épidermoïde), de l’estomac, du côlon et du rectum, du foie, du pancréas, de la cavité nasale et du sinus paranasal, de l’ovaire, du rein, de l’uretère et de la moelle osseuse (leucémie myéloïde).
Quelqu’un qui fume un paquet de cigarettes par jour ou plus a au moins deux fois plus de risque d’obtenir un adénocarcinome de l’œsophage qu’un non-fumeur. Le lien avec le cancer épidermoïde est encore plus fort. Le risque de cancer de l’œsophage diminue dès l’arrêt du tabagisme (4).
– Les cancers de la cavité buccale (pharynx y compris) constituent la 4e localisation chez l’homme et la 14e chez la femme. Attribuables au tabac et à l’alcool, on en dénombre 12 000 nouveaux cas par an et 4 000 décès. S’il est possible de désigner le tabagisme dans la survenue de cancers de la cavité buccale, de l’oro-, du rhino- et de l’hypopharynx, lamesure de l’effet propre du tabagisme sur le risque de cancers ORL est cependant difficile car la consommation de tabac est souvent associée à celle de boissons alcoolisées : c’est particulièrement le cas pour les cancers ORL.
HJ
La nicotine, naturellement présente dans le tabac, favorise l’addiction mais elle n’est pas cancérigène. En revanche, la fumée du tabac contient 7 000 substances chimiques, dont 70 sont des cancérigènes connus : benzène, arsenic, chrome, goudrons, polonium... Ce sont ces substances qui favorisent le développement des cancers. Le tabac présente un risque pour la santé quel que soit son mode de consommation : cigarette, tabac à rouler, cigarillo, cigare, pipe, chicha… Les cigarettes à moindre teneur en nicotine et en goudrons ne sont pas moins cancérigènes que les autres.
Références :
(1) Kulhánová I et al. Tobacco-related cancers in Europe: The scale of the epidemic in 2018. Eur J Cancer 2020 Nov;139:27-36
(2) Peto R. et al. Smoking, smoking cessation, and lung cancer in the UK since 1950: combination of national statistics with two case-control studies. BMJ. 2000 Aug 5;321(7257):323-9.
(3) Fondation ARC, 2018
(4) Site de la Société américaine contre le cancer : https://www.cancer.org
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