Les chiffres clés de la 5e édition du "State of...
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des poumons et plus précisément des bronches. Elle est fréquente (environ 7 % de la population française), invalidante et parfois très grave. Elle se manifeste par des crises caractérisées par des épisodes de gêne respiratoire, comme une sensation d’oppression dans la poitrine, une toux sèche, parfois une respiration sifflante et/ou un essoufflement anormal à l’effort.
Une crise d’asthme peut durer de plusieurs minutes à quelques heures. Entre deux crises, la respiration redevient normale. La fréquence et l’intensité des crises d’asthme varient également d’une personne à l’autre mais aussi d’une période à l’autre.
L’asthme touche environ 4 millions de personnes en France. La maladie peut survenir à tout âge.
L’asthme s’explique par une sensibilité exagérée des bronches à plusieurs facteurs :
Au cours d’une crise, le calibre des bronches se réduit sous l’effet de plusieurs mécanismes. L’inflammation provoque un œdème (de l’eau et des cellules infiltrent la paroi des bronches) et favorise la contraction des muscles qui entourent les bronches. Le mucus, sécrétion fabriquée en excès du fait de l’inflammation, participe aussi à diminuer le calibre des voies respiratoires. L’air peine alors à circuler. La respiration devient difficile.
La crise d’asthme avec la difficulté respiratoire et les sifflements qu’elle engendre est la manifestation la plus connue. Néanmoins, l’asthme peut également se traduire par une sensation d’oppression au niveau de la cage thoracique, une difficulté pour respirer profondément, une respiration sifflante, un essoufflement à l’effort ou une toux sèche qui ne passent pas.
Ces symptômes peuvent survenir en même temps, successivement ou à des moments différents. Ils peuvent tout particulièrement survenir en pleine nuit et au petit matin, notamment en cas d’allergie aux acariens, de reflux gastro-œsophagien (RGO) ou en présence d’un syndrome des apnées du sommeil. Les symptômes de l’asthme peuvent être d’intensité très variable, allant d’une simple gêne à une véritable sensation d’étouffement.
Le diagnostic d’asthme repose sur un interrogatoire précis du patient (fréquence des crises, contexte de survenue, antécédents familiaux…).
Un examen complémentaire (une spirométrie), parfois complété par des examens plus spécifiques (« explorations fonctionnelles »), contribue à poser le diagnostic, évaluer la sévérité de l’asthme puis suivre l’évolution de la maladie.
L’asthme est une maladie chronique qui peut évoluer sur de nombreuses années. Une prise en soins adaptée permettra de « contrôler la maladie », de réduire les symptômes, et ainsi de limiter le risque d’hospitalisation et de minimiser au maximum l’impact sur la qualité de vie.
La prise en charge de l’asthme repose essentiellement sur :
Au moyen d’une prise quotidienne de corticoïdes inhalés (action anti-inflammatoire), parfois associée à des bronchodilatateurs de longue durée d’action. Ceci au long cours. L’asthme étant une maladie chronique, ces derniers médicaments agissent pour réduire la survenue des symptômes de l’asthme et prévenir la survenue de crises sévères.
Il repose sur les bronchodilatateurs à courte durée d’action. Le patient doit les conserver à portée de main, en cas de symptômes.
Comme les allergènes, l’exposition aux polluants identifiés, etc.
Un accompagnement du patient (ETP). Cela permet de mieux comprendre la maladie et d’adopter les bons comportements pour vivre avec l’asthme au quotidien et améliorer les pratiques d’autosoins.
Ces médicaments sont des anticorps ciblant des protéines particulières qui interviennent dans le processus d’inflammation. En général leur action est plus ciblée que les médicaments conventionnels (corticoïdes). Les premières biothérapies pour l’asthme sont arrivées au début des années 2000, avec l’omalizumab, un anticorps anti-IgE monoclonal humanisé. Les patients souffrant d’asthme sévère ou nécessitant la prise de corticoïdes par voie générale ayant bénéficié de ce traitement ont vu pour un tiers leur vie transformée et un autre tiers ont été partiellement soulagés. Depuis, de nouvelles biothérapies ont enrichi la panoplie des médicaments, ciblant des molécules différentes et s’adressant à des patients souffrant d’asthme sévère qui possèdent des profils biologiques différents. Au cours des réunions de concertation pluridisciplinaires « asthme sévère », les médecins spécialistes abordent au cas par cas, de manière individualisée, la meilleure prise en soins et l’éventuelle indication d’une biothérapie.
La thermoplastie est une thérapeutique relativement récente qui peut convenir à certains patients souffrant d’un asthme très sévère. En effet, dans certaines formes, les bronches sont très épaissies et leur structure est modifiée (« remodelée »). La capacité respiratoire se trouve alors fortement impactée, avec une sensibilité accrue des bronches et un handicap respiratoire invalidant quotidien.
Lorsque les traitements médicamenteux (corticoïdes, bronchodilatateurs) sont insuffisants pour soulager les symptômes chez les asthmatiques sévères, on dispose depuis cinq ans d’une intervention réalisée par endoscopie (caméra qui pénètre dans les bronches, introduite par la bouche) : la thermoplastie bronchique. Elle vise à réduire l’épaisseur des muscles lisses qui entourent la bronche et provoquent la crise. Une sonde de radiofréquence est introduite dans les voies respiratoires via un bronchoscope qui chauffe à 65° C les muscles lisses tout au long des bronches, afin de les léser.
La technique a démontré une amélioration de la qualité de vie, une réduction du nombre d’exacerbations de l’asthme ainsi que des visites médicales non programmées. L’effet bénéfique, obtenu chez les deux tiers des patients, avec des résultats allant de la disparition totale des symptômes à une simple amélioration et la réduction des exacerbations de la maladie, est maintenu pendant une durée d’au moins cinq ans. Il ne s’agit pas d’une intervention chirurgicale, bien qu’elle se pratique au bloc opératoire, sous anesthésie générale et nécessite une courte hospitalisation : c’est une procédure qualifiée d’interventionnelle. Elle dure entre 40 et 60 minutes. Environ trois séances sont souvent nécessaires (avec un intervalle de trois semaines). Cette nouvelle technologie concerne au premier chef les personnes atteintes d’asthme sévère, rebelles aux traitements médicamenteux disponibles ou qui souffrent de fréquentes exacerbations.