15 à 20% des personnes atteintes de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont non-fumeuses. Car outre le tabac, parmi les facteurs de risque susceptibles d’accroître la probabilité de souffrir de BPCO, la fumée de “biomasse” (bois, charbon etc.) semble l’un des plus importants, affectant principalement les femmes et les enfants des pays émergents. Les BPCO professionnelles sont, elles aussi, de mieux en mieux identifiées et la responsabilité des contaminants mise au jour. Quant à la pollution atmosphérique, les preuves s’accumulent quant à sa culpabilité dans la survenue et les exacerbations de la maladie. Vous saurez tout en lisant notre dossier « BPCO, il n’y a pas que le tabac… ».
Mais nous sommes en droit de nous poser la question : la BPCO n’est-elle pas finalement un vieillissement accéléré de l’arbre bronchique dont le tabac ne serait pas seulement la cause mais un catalyseur parmi d’autres comme le cannabis, la pollution atmosphérique, certaines infections respiratoires itératives de l’enfance etc. c’est-à-dire tout ce qui peut créer une inflammation au niveau des voies aériennes ? Cela rejoint la théorie de l’ « inflammasome », un concept majeur pour les maladies inflammatoires.
De plus, très rapidement, l’intelligence artificielle et l’exploitation des données de santé à large échelle ou Big Data fera émerger de nouvelles orientations de recherche, de nouveaux concepts, de nouvelles manières d’appréhender les pathologies chroniques.
Mais il ne faut pas oublier que la grande majorité des BPCO sont à mettre sur le compte du tabagisme. Si les autres causes de BPCO sont bien réelles et à combattre au niveau de la santé publique, il ne faut pas occulter la partie immergée de l’iceberg qui est le comportement tabagique individuel.
Dr Frédéric le Guillou,
Président de l’Association BPCO
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