La fameuse cohorte américaine d’infirmières (Nurses’ Health Study II) a encore parlé. 55 185 infirmières en exercice, exemptes d’antécédents de BPCO ont été suivies pendant 8 ans, de 2009 à 2017. 663 d’entre-elles ont développé une BPCO. Sans réelle surprise, l’analyse confirme qu’utiliser régulièrement des désinfectants accroît le risque de BPCO. C’est une chercheuse française, Orianne Dumas de l’Inserm (UMR-1168, VIMA), ayant travaillé comme post-doctorante à la Harvard Medical School (Boston, Etats-Unis) structure coordonnatrice de la Nurses’ Health Study II avec le Women’s Hospital de Boston qui a pu extraire ces données et préciser l’ampleur du surrisque : l’utilisation au moins 1 fois par semaine de désinfectants pour surfaces augmente de 22% le risque de développer une BPCO. Ces produits contenaient pour la plupart du glutaraldéhyde, de l’eau de javel, du peroxyde d’hydrogène, de l’alcool ou des ammoniums quaternaires. Certains désinfectants s’avèrent encore plus dangereux que d’autres : ce risque augmente de 24 à 32 % selon les compositions.
Il est bien établi que l’emploi fréquent de produits ménagers, tous des irritants bronchiques, contribuent à aggraver une hyperréactivité bronchique existante, et encore plus chez les femmes.
Référence : Dumas O et coll. Occupational exposure to disinfectants and COPD incidence in US nurses : a prospective cohort study. European Respiratory Society International congress (Milan) : 9 – 13 septembre 2017.