Les actus

Semaine européenne de la vaccination (17-21 mai) : objectif « rattrapage vaccinal » !

Cette année, l’événement a lieu du 17 au 21 mai 2021 sur décision de Santé publique France et du ministère des Solidarités et de la Santé. La vaccination contre la Covid-19 fait l’actualité mais ne doit pas faire oublier l’importance des autres vaccinations pour préserver la santé de tous. La campagne en cours pourrait être l’occasion pour la population française de renouer avec la vaccination et de réaliser les rattrapages vaccinaux souvent négligés, a fortiori chez les personnes vulnérables dont font partie les insuffisants respiratoires.

Le calendrier vaccinal 202 : focus sur les vaccinations oubliées pour cause de pandémie de Covid-19

Le nouveau calendrier vaccinal comporte peu de changements et met surtout l’accent sur le rattrapage des vaccinations classiques, « oubliées » au cours de la pandémie de Covid-19. Pointant une « diminution importante du nombre de vaccins délivrés » pendant la période de confinement strict du printemps dernier, la Haute autorité de santé (HAS) invite « à vérifier systématiquement le statut vaccinal de l’ensemble (des) patients, afin de saisir toute opportunité d’effectuer, le cas échéant, un rattrapage vaccinal ». D’après l’enquête EPI-PHARE, une baisse de 35 à 71 % des vaccinations a été enregistrée au printemps dernier. La HAS a rapidement alerté sur le phénomène, en insistant surtout sur la vaccination des sujets très fragiles. Enfin, à ce stade, la vaccination contre la Covid-19 n’est pas gravée dans le marbre du calendrier, mais la Commission technique des vaccinations (CTV) devrait présenter des recommandations à la fin de l’été.

Parmi les quelques nouveautés à noter, la HAS entérine la vaccination contre les papillomavirus humains en population masculine dès l’âge de 11 ans. Par ailleurs, deux nouveaux vaccins arrivent. Le premier est le vaccin antigrippal quadrivalent à haute dose Efluelda®, indiqué chez les plus de 65 ans et dont l’équivalent américain (Fluzone®High-Dose) « a été mis à disposition pour la campagne 2020-2021 dans le cadre du stock d’État », rappelle la HAS. Le second est le vaccin anti-méningococcique quadrivalent (sérogroupes A, C, W et Y) MenQuadfi®.

Par ailleurs, les recommandations de vaccination contre la grippe sont élargies à de nouvelles catégories professionnelles : les personnels des services d’incendie et de secours (SDIS), les personnels des services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), et les aides à domicile via CESU (particuliers employeurs) pour les personnes âgées ou les personnes à risque de grippe sévère dont font partie les insuffisants respiratoires.

Un rattrapage vaccinal indispensable en cas d’insuffisance respiratoire

Toute infection chez une personne souffrant d’une maladie respiratoire obstructive peut aggraver une situation précaire du point de vue respiratoire avec des exacerbations, dans l’asthme comme dans la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) et conduire à l’hospitalisation. D’autre part, les personnes BPCO sont donc plus à risque de développer une infection respiratoire que la population générale. Chez elles, la prévention par la vaccination ne se discute pas – et pourtant, la couverture vaccinale reste largement insuffisante.

Points de vigilance sur les maladies à prévention vaccinale :

  • La vaccination grippale chaque année au moyen du vaccin inactivé tétravalent (2 souches de grippe A et 2 souches de grippe B). La vaccination de l’entourage (proches et soignants) est très importante car elle constitue une vraie protection pour le malade chronique.
  • La vaccination pneumocoque, car elle permet de réduire le nombre d’infections invasives à pneumocoque de sérotypes vaccinaux. Le schéma vaccinal est en deux temps. La première injection est réalisée avec un vaccin conjugué (Prevenar 13®), c’est-à-dire qu’il est combiné à une protéine, ce qui booste la réponse immunitaire au vaccin. Sa limite est qu’il ne couvre que 13 sérotypes de pneumocoques. La seconde injection est réalisée au moyen d’un vaccin non conjugué (PneumoVax®), dans un délai minimal de huit semaines après le précédent afin de renforcer la couverture vaccinale sérotypique, car ce vaccin couvre 23 sérotypes. Il a cependant l’inconvénient d’une réponse immunitaire moins robuste. Une revaccination par le PneumoVax® doit être proposée à 5 ans. 
  • Les autres vaccins qui doivent être à jour chez les personnes insuffisantes respiratoires sont inclus dans le calendrier vaccinal de la population générale. Certains rappels peuvent concerner les personnes BPCO, non pas du fait de leur maladie, mais de leur âge (coqueluche, zona, etc.).

Pour en savoir plus :

« Asthme, BPCO et autres maladies respiratoires chroniques… Quelle prévention vaccinale des infections ? »

[ VIDÉO-CONFÉRENCE ] SANTÉ RESPIRATOIRE ET VACCINATION : ON EN PARLE ! (avril 2021)

Le carnet vaccinal mesvaccins.net

De manière totalement indépendante de l’industriel pharmaceutique, le site (sous forme d’application également) Mesvaccins.net est à la fois un site d’information médicale alimenté par des médecins et professionnels concernés par le sujet, mais également un carnet de vaccination électronique. « Les données collectées, par exemple de couverture vaccinale, sont sécurisées et réservées aux autorités de santé comme Santé publique France, explique le Pr Jean-Louis Koek, concepteur de Mesvaccins.net. L’objectif est qu’il devienne un outil de santé public, promu par les autorités de santé et de ce fait pris en charge par l’Assurance-maladie. Pressenti pour être intégré au Dossier médical partagé (DMP), il devrait faire finalement partie du futur Espace numérique de santé (ENS) de chaque individu. » L’objectif est de lancer d’ici à janvier 2022 l’Espace numérique de santé, sorte de carnet de santé numérique, ouvert à la naissance de chaque citoyen. Chaque ENS sera alors doté d’une plate-forme personnelle (un magasin d’applications officielles), avec la possibilité de stocker des données de santé, de les partager, de donner son consentement pour des procédures, etc.

Pour sa part, le carnet de santé numérique permet de conserver en tout temps et en tous lieux ses données vaccinales, avec des rappels en fonction des particularités de chacun. « L’autre fonctionnalité, poursuit Jean-Louis Koek, est de mettre à jour en temps réel par un groupe d’experts les recommandations vaccinales, à l’aide d’un outil qui permet de traduire en règles les recommandations, et de les adapter aux situations particulières des individus, qu’ils soient diabétiques, insuffisants respiratoires ou rénaux, en fonction de l’âge, du sexe, du contexte, de l’activité professionnelle, de l’entourage, etc. Les messages sont personnalisés, afin de transformer la complexité des recommandations vaccinales en messages simples. L’information personnalisée est la clé pour une bonne adhésion vaccinale. »*

La coordination du parcours de santé est un autre point essentiel pour améliorer l’accès à la vaccination. « Doté de son carnet de vaccination électronique, l’individu lui-même est la courroie de transmission entre les différents professionnels de santé qui vont participer au parcours vaccinal, estime le Pr Koek : le médecin traitant, les médecins spécialistes, les professionnels du centre de vaccination, etc. »

Pour plus d’informations sur les vaccins :

Le site Vaccination info-service est un site de référence sur la vaccination pour le grand public et les professionnels de santé. Il donne des informations factuelles, pratiques et scientifiquement validées pour répondre à différents types de questions : recherche d’information par profil, sur une maladie, sur la vaccination en général ou une vaccination en particulier, etc.). 

Hélène Joubert, jorunaliste

* intervention du Pr Jean-Louis Koek lors du webinaire LJtalk organisé par LJcom (11 mai 2021) en partenariat avec la Société de pneumologie de langue française (SPLF) et le soutien institutionnel du laboratoire GSK et de mes vaccins.net

Cet article n’a pas répondu à ma question, pourquoi ?

Dans le but de vous informer au mieux dites-nous …

Merci pour votre message !