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Prévention des infections respiratoires

Pourquoi Santé respiratoire France a décidé d’organiser une table ronde sur les moyens de renforcer la prévention des infections à VRS à tous les âges de la vie ?

Les patients souffrant de pathologies chroniques (maladies respiratoires, rénales, cardiaques ou diabète) courent un risque accru de contracter une infection sévère, quel que soit l’agent infectieux. En particulier, le virus syncytial respiratoire (VRS), actif en hiver, est un pathogène très contagieux, se transmettant par voie aérienne, éternuements, toux, parole, salive et surfaces contaminées. Ce virus provoque différents symptômes selon l’âge, impactant la santé et la qualité de vie des personnes infectées. Si toutes les tranches d’âges sont concernées, les nourrissons paient un lourd tribut à l’infection, notamment avec la bronchiolite, en raison de l’immaturité de leur système immunitaire et de leurs poumons. Les personnes âgées sont également particulièrement vulnérables, car le vieillissement affaiblit leur immunité (« immunosénescence »), favorisant les infections par le VRS et augmentant le risque de complications, surtout en cas de maladie respiratoire chronique sous-jacente.

Pour toutes ces raisons, Santé respiratoire France se mobilise pour communiquer sur les mesures de prévention vis-à-vis des plus vulnérables en période hivernale, et principalement sur la possibilité d’une immunisation passive des nouveau-nés grâce à un anticorps monoclonal (nirsevimab) disponible en saison hivernale depuis septembre 2023.

Pour faire avancer la réflexion et peser dans le débat, ainsi que les actions de santé publique, Santé respiratoire France a organisé une table ronde intitulée « Comment renforcer la prévention des infections à VRS à tous les âges de la vie ? », composée d’experts du sujet.

Télécharger le compte rendu de la table ronde.

Quels leviers pour améliorer la prévention des infections respiratoires à VRS en France ? Les messages clés.

LES MESSAGES CLES DE LA TABLE RONDE (Synthèse)

L’immunisation passive des nouveau-nés pendant l’hiver 2023-2024 a été globalement un succès, avec une acceptation de 80% des parents pour immuniser leurs enfants. Les derniers résultats ont montré que celle-ci a eu des effets très significatifs, avec une réduction importante des hospitalisations et du nombre de cas graves de bronchiolite.

De plus, un vaccin disposant de l’autorisation de mise sur le marché européenne, destiné aux femmes enceintes est espéré, en attente de la décision des autorités sanitaires françaises. Les études montrent de bons résultats concernant la protection des nourrissons.

Santé respiratoire France porte également des messages de santé publique essentiels, tels que l’instauration d’une surveillance continue du VRS chez l’enfant et chez l’adulte en recueillant des données spécifiques telles que le nombre de cas, la gravité des symptômes, les hospitalisations, etc. De plus, l’association plaide pour la mise à disposition très large des tests de diagnostic rapide, à la fois sensibles et spécifiques, permettant d’identifier non seulement le VRS, mais aussi la grippe et la COVID-19.

Santé Respiratoire France souligne le fardeau que représente le VRS pour le système de santé, ainsi que pour les enfants et les familles. D’une part, l’infection ou la réinfection par le VRS peut être critique chez les nourrissons, pouvant entraîner des détresses respiratoires aiguës pouvant laisser des séquelles. D’autre part, ce virus est susceptible de provoquer des complications associées et de déclencher des problèmes à long terme tels que la respiration sifflante et l’asthme chez les nourrissons et les enfants hospitalisés pour une infection sévère à VRS. La bronchiolite du nourrisson a également un impact délétère sur la cellule familiale.

Un autre “cheval de bataille” : la prévention contre le VRS chez les adultes, en particulier les seniors. C’est l’une des principales causes d’infections respiratoires chez les personnes âgées et les adultes à risque. Pourtant, l’épidémiologie de ce virus n’est pas précisément suivie dans ces tranches d’âge, notamment en EHPAD, ce qui souligne la nécessité d’accentuer le nombre de dépistages virologiques en ambulatoire, en s’appuyant sur la médecine de ville pour renforcer la connaissance épidémiologique sur le VRS.

Par ailleurs, il est essentiel de renforcer la sensibilisation au VRS chez les adultes, car ce virus est peu connu et ses conséquences sont souvent ignorées du grand public.

Enfin, Santé respiratoire France plaide aussi pour un accès prochain et prioritaire de la vaccination contre le VRS aux seniors et aux personnes ayant des comorbidités, notamment respiratoires ou une immunodépression, car ce sont les plus à risque de présenter une forme sévère de l’infection conduisant à une hospitalisation, assortie d’un lourd impact sur leur santé ultérieure et leur qualité de vie.

Nous remercions les experts ayant contribué aux échanges, à savoir le Pr Claire ANDREJAK, pneumologue (CHU d’Amiens, Picardie), le Dr Fabienne CAHN-SELLEM, pédiatre membre du bureau de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA), Mme Régine DECAMPS, patiente, le Dr Frédéric LE GUILLOU, pneumologue et président de l’association Santé Respiratoire France, M. Sébastien MICHEL, président de l’Association pour la prévention des risques de la santé et le bien-être des enfants et futurs parents, le Dr Sydney SEBBAN, pédiatre et coordinateur médical du réseau bronchiolite Île-de-France et le Pr Catherine WEIL-OLIVIER, professeur honoraire de pédiatrie et membre fondateur d’InfoVac France.

Format : en visio-conférence, disponible en replay sur la chaîne YouTube de l’association Santé respiratoire France. Télécharger la synthèse.

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