4ÈME RENCONTRE : Nouvelle organisation des soins : une opportunité pour le patient BPCO ?
L’association organise tous les ans ces Rencontres annuelles pour débattre et proposer des pistes de réflexion sur tout ce qui peut améliorer la prise en soins des malades et leur qualité de vie.
15 décembre 2011
9h30 – 12h30
Palais du Luxembourg
La nouvelle organisation des soins instaurée par la loi HPST peut-elle constituer une opportunité pour les patients atteints de Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive et, au delà, pour les malades chroniques ? C’est à cette difficile question que se sont efforcés de répondre des représentants du ministère de la Santé, de l’assurance maladie, des professionnels de santé et des membres d’associations de malades insuffisants respiratoires venus participer au colloque organisé par l’Association BPCO le 15 décembre 2011 au Sénat.
« La BPCO est une maladie de plus en plus d’actualité », a souligné en introduction au colloque le sénateur honoraire Charles Descours, en rappelant que la mortalité de la maladie est supérieure à celle du cancer du poumon. « Mal connue des malades eux-mêmes – 70 % ignorent qu’ils ont une BPCO – elle l’est également des médecins qui ne pratiquent pas assez de mesures respiratoires chez les fumeurs ». Si l’on a effectivement progressé au fil des années dans la connaissance de la maladie, dans celle des malades frappés de BPCO, elle demeure cependant toujours un « tueur silencieux » peu connu du grand public. Quant à sa place dans la nouvelle organisation du système de santé depuis l’introduction de la loi HPST, le sénateur a exhorté les professionnels de santé et les malades à prendre leur mal en patience et à « laisser le temps à la réforme à se mettre en place »
« C’est dans ce contexte nouveau ouvert par la loi HPST de juillet 2009 que les maladies chroniques, auxquelles appartient la BPCO, espèrent de nouvelles réponses, par des prises en charges plus adaptées à ces trajectoires longues, complexes et souvent spécifiques à chaque pathologie concernée », a précisé le Dr Yves Grillet en introduction aux débats qui se sont tenus dans l’enceinte du Sénat. Il a ajouté, après avoir rappelé le poids et l’impact de la BPCO en France comme dans le monde, qu’il faudrait sur le plan du traitement général réservé à la BPCO en France, « changer de paradigme ». Car l’un des éléments clés du traitement de la BPCO est la réhabilitation respiratoire, dont le bénéfice, mis en avant en 2006 par la Haute Autorité de Santé, est indiscutable dans la prise en charge de la maladie. « Il faut désormais aller plus loin pour aider le plus grand nombre possible de malades BPCO à accéder à un traitement qui a démontré son efficacité, aussi bien au plan de l’amélioration des symptômes qu’à celui de la réduction des coûts de la maladie », a poursuivi le président de l’Association BPCO. Reste qu’en cette fin d’année 2011, la réhabilitation respiratoire n’est toujours accessible qu’à un nombre restreint de malades, qui peuvent en bénéficier lors de séjours relativement longs dans des centres hospitaliers souvent situés loin de leur domicile. « Le plus grand nombre ne peut pas accéder à ce jour au réentraînement à l’effort en milieu ambulatoire, près de son domicile, au sein d’associations de malades, au motif que la caisse d’assurance maladie refuse toujours de coter certains actes, et non des moindres, qui peuvent être délivrés par les professionnels de santé », a déploré le Dr Grillet. « La BPCO reste un véritable défi de santé publique, auquel les assureurs obligatoires, qui prônent une meilleure efficience du système de santé, doivent pouvoir apporter une réponse adaptée », a conclut ce dernier.
Pour Bernard Basset, secrétaire général des ministères chargés des affaires sociales, et plus particulièrement chargé du secrétariat du Conseil National de pilotage des Agences régionales de Santé (ARS) qui ont toutes élaboré leur Projet régional de santé (PRS), la loi HPST est une réforme structurelle importante. « Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une seule autorité compétente en région, le directeur général de l’ARS, qui est seul responsable de la politique sanitaire conduite sur sa région », a expliqué M. Basset. Un décideur qui agit sur trois champs : ceux de la prévention, du soin et du médico-social, avec un PRS qui concerne l’ensemble de ces trois domaines. « L’ARS doit définir sa stratégie globale pour l’ensemble des problèmes de santé, qui se retrouve dans un plan stratégique régional de santé (PSRS) qui guide les réalisations des cinq années à venir », a-t-il encore précisé. Au rang des grandes priorités de ce PRS figure notamment les maladies chroniques, « un domaine stratégique à développer, dont les BPCO doivent faire l’objet d’un traitement à tous les étapes du plan ». « Cette construction repose sur le souci de répondre au parcours des usagers selon l’évolution de la maladie, selon la gravité de parcours différents les uns des autres. Mais ils doivent aussi trouver une réponse rapide sans rupture dans la prise en charge », a encore fait savoir le secrétaire général, en concluant que « les ARS sont en train de construire ces organisations sur la base de besoins sanitaires qui se traduisent par des parcours ».