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Outils numériques, qu’en pensent les malades BPCO ?

Téléconsultation, applications pour smartphone… Qu’en pensent les malades atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ? Y voient-ils une opportunité ou une menace ? Santé respiratoire France les a sondés. 

Gestion numérisée des dossiers de patients, consultation à distance, usage d’applications et d’objets connectés… Le domaine de la santé est en pleine évolution grâce au numérique. Le terme d’e-santé ou de santé numérique s’est imposé alors même qu’il recouvre une grande diversité de pratiques, et encore plus d’acteurs et de situations.

En cette période de crise sanitaire liée à la Covid-19, une précédente enquête du Respilab –  espace de co-création de savoirs et de solutions innovantes – de Santé respiratoire France avait constaté qu’un quart des malades respiratoires chroniques avait expérimenté la téléconsultation lors du premier confinement, au cours du printemps 2020. Pour aller plus loin, le Respilab a souhaité connaître l’opinion des personnes souffrant de BPCO vis-à-vis de la téléconsultation mais également des applications santé, et plus spécifiquement celles dédiées à la BPCO.

Pour 87 % des personnes avec une BPCO, la téléconsultation se développera

Au moment de l’enquête, en décembre 2020, 42 % des patients interrogés avaient effectué au moins un rendez-vous en téléconsultation (22 % en visioconférence uniquement ; 17 % par téléphone exclusivement). 55 % ont renouvelé l’expérience. Ce sont surtout les personnes BPCO qui ont pratiqué la téléconsultation en visioconférence uniquement (63 %) qui en ont effectué plusieurs. 56 % ont téléconsulté avec leur médecin généraliste, 32 % avec leur pneumologue et 21 % avec d’autres professionnels de santé déjà connus du patient (kinésithérapeute, dermatologue, infirmier, etc.). Seuls 15 % ont téléconsulté avec un professionnel de santé qu’ils ne connaissaient pas.

87 % pensent que la téléconsultation continuera à se développer, et 57 % ont l’intention d’y recourir dans les six mois. Quelques bémols cependant : 41 % estimaient la prise de rendez-vous difficile ou ne savaient pas comment procéder, et 54 % ignoraient la durée d’une téléconsultation.

Une minorité (16 %) imaginait qu’il existe une différence de tarif entre la téléconsultation et la consultation en présentiel, et ils étaient à peine plus nombreux (18 %) à être réellement réfractaires à la téléconsultation.

Gain de temps mais crainte de perdre le lien social

Parmi les avantages de la téléconsultation les plus cités figurent l’absence de déplacement, le gain de temps, l’accès à un professionnel de santé où que l’on se trouve, la disponibilité et l’écoute de ce dernier, le confort de rester dans un environnement familier (ce qui favorise le dialogue avec le praticien) ou encore le stockage dans un coffre-fort numérique des ordonnances et des résultats d’analyses.

Du côté des inconvénients, par ordre décroissant, on retrouve l’impossibilité de réaliser certains examens (mesure du souffle…), l’absence d’auscultation, la perte du lien social, la nécessité de disposer d’une solution technique qui assure un flux vidéo de qualité (wifi, haut débit…) ainsi que d’un équipement informatique et enfin le télépaiement, qui rebute certains.

L’analyse de la question ouverte « En quoi la téléconsultation va-t-elle modifier le rapport entre les professionnels de santé et leurs patients ? » a mis en évidence deux visions opposées de ses impacts : d’un côté des patients qui ont une vision globale et positive tournée vers les systèmes de santé et, de l’autre (les plus nombreux), ceux dont la vision est autocentrée et qui appréhendent une fracture sociale.

Un plébiscite en faveur d’une application dédiée à la BPCO

86 % des personnes BPCO ont déclaré posséder un smartphone. Par comparaison, le taux d’équipement en France en 2019 était de 77 %.

Un chiffre particulièrement élevé retient l’attention : 93 % des patients équipés d’un smartphone utilisent des applications et 54 % ont déjà téléchargé une application santé. L’application « comptage de pas » notamment est utilisée par 55 % des patients équipés d’un smartphone (cette fonctionnalité est déjà intégrée dans certains appareils).

Une application dédiée à la BPCO intéresserait 82 % des patients qui souffrent de cette maladie respiratoire chronique. Plus précisément, 88 % seraient intéressés par la possibilité d’enregistrer leur niveau d’essoufflement, 83 % aimeraient retrouver la possibilité de mesurer la saturation en oxygène, 83 % souhaiteraient visionner via cette application des vidéos d’exercice physique et 86 % y trouver des conseils de santé.

« Mesurer » et « alerter » seraient les intérêts majeurs de cette application selon les intéressés, avec respectivement 53 % et 26 % des voix.

L’analyse typologique a permis de distinguer trois groupes d’usagers : les contemporains, qui intègrent naturellement les outils numériques dans leur vie (69 %), les sceptiques, qui utilisent le numérique par obligation (17 %) et les indifférents, qui n’éprouvent aucun intérêt pour le numérique (14 %).

Merci à tous les patients BCPO qui ont accepté de participer à ce sondage, lequel a permis de recueillir les avis et les besoins vis-à-vis des outils numériques dans le cadre de la maladie BPCO.

* Etude « Pratique des patients BPCO face aux outils numériques ». Sondage en ligne réalisé auprès de 449 patients (décembre 2020) par Cécile Grosset (Agence Smartketing) pour le RespiLab. Avec le soutien des laboratoires Boehringer Ingelheim.

RespiLab : www.respilab.com 

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