Témoignages

Lorsque la toux rend le quotidien infernal

Témoignage : Claude, 70 ans, atteinte de BPCO stade 3 (Oise)

Les symptômes classiques de la bronchopneumopathie chronique obstructive ou BPCO sont l’essoufflement (dyspnée), la toux persistante, la respiration sifflante et une hypersécrétion de mucus (bronchorrhée).

Claude, chez qui on a diagnostiqué une BPCO à l’âge de 40 ans, doit composer avec la maladie – et la toux – depuis plus d’une trentaine d’années. Si cette toux a toujours été plus ou moins présente, elle a acquis avec les années son caractère chronique. De plus en plus fréquents, les épisodes de toux sont devenus de plus en plus longs, survenant parfois sans raison apparente, avec des quintes devenues incoercibles.  

« Je ne sais pas quel était le stade de ma maladie à 40 ans, explique Claude. En effet, je n’ai appris le terme de BPCO que plusieurs années après, une fois atteint le stade actuel. Le pneumologue ne me parlait pas de BPCO, mais d’un essoufflement dû au tabac. Je ne m’inquiétais pas donc plus que cela. Pour autant, je me soignais scrupuleusement comme il me le prescrivait. L’essoufflement est la manifestation première de la BPCO, celle qui me gêne principalement dans mes activités quotidiennes. Mais, de tous les signes de cette maladie, la toux est aujourd’hui celui qui me gâche fortement la vie. Elle est prépondérante, constante tout au long de la journée parfois même sans aucun facteur déclenchant, lorsque je lis ou me repose. Cependant, j’ai pu identifier quelques éléments qui amorcent mes quintes de toux, comme des températures soit froides, soit chaudes, un stress soudain, une simple contrariété, un énervement, et même parfois l’impression d’une fausse route, comme si quelque chose était dans le fond de ma gorge ou, pire, comme si une aiguille me piquait également à cet endroit. Dans ce cas, la quinte frôle l’étouffement avec une respiration rauque qui alarme les personnes présentes.

Jour après jour, je dois endurer plusieurs crises de toux quotidiennes (de quatre à huit en moyenne selon les jours), qui durent parfois cinq minutes chacune. Elles surviennent sans prévenir, au milieu d’une réunion, cela m’agace et cela insupporte également les personnes autour de moi. La quinte du matin, après le petit déjeuner est redoutable. C’est la plus sévère et celle qui s’éternise. Pour y remédier, j’ai essayé toutes sortes de remèdes dits « naturels », comme les tisanes, les pastilles à l’eucalyptus, au menthol ou à la menthe… Ces dernières calment temporairement la toux, en adoucissant la gorge sèche et en stimulant la salivation. Cela ne l’empêche pas de revenir très vite ensuite. Ces petits moyens ne sont pas une solution et je désespère. Pour éviter la toux du petit déjeuner j’ai tenté le thé, le chocolat et le café au lait ! Rien n’y fait : cette collation terminée, la toux se déclenche invariablement. Faut-il que je me passe de petit déjeuner ? J’ai cependant l’impression que c’est un mal nécessaire puisqu’il me faut expectorer les mucosités accumulées lors du sommeil pour que la toux cesse. Mais cela prend beaucoup de temps, et énormément d’énergie, sans parler du fort désagrément. Une chance, la toux m’a toujours laissée en paix la nuit. Mais elle m’accompagne depuis toujours. Après de nombreuses années de tabagisme, c’est cette toux insupportable qui m’a incitée à consulter un pneumologue. C’est elle aussi qui a motivé mon arrêt du tabac, cette fois-ci définitif après plusieurs récidives. M’en passer fut un soulagement car j’étais écoeurée par l’odeur et la fumée de la cigarette. Mais la BPCO était déjà bien développée. Et en dépit du sevrage tabagique, la toux n’a pas disparu pour autant. »

Hélène Joubert, journaliste