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Les nouveautés de l’observatoire de la BPCO en Aquitaine et en Charente-Maritime, la Cohorte PALOMB

La BPCO ne survient presque jamais seule

La cohorte PALOMB a été créée le 1er janvier 2014. Cela peut paraître paradoxal, mais il existe très peu de données en « vraie vie » sur la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) en France, alors même que cette maladie est très fréquente.

L’originalité de la cohorte PALOMB réside dans le fait que les patients BPCO sont suivis quelles que soient les modalités d’exercice (hospitalier et libéral) afin d’obtenir une photographie unique et reflétant la pratique pneumologique dans sa globalité.

L’analyse des 1 584 patients inclus durant les deux premières années était présentée au congrès de la Société de Pneumologie de Langue Française (27-29/01/17)*. En voici les principaux enseignements, par le Pr Chantal Raherison-Semjen, pneumologue dans le service des maladies respiratoires au CHU de Bordeaux et coordinatrice scientifique de la cohorte PALOMB.

72% des personnes souffrent au moins d’une autre maladie en plus de la BPCO

La BPCO ne survient presque jamais seule : seules 28% des personnes BPCO de la cohorte PALOMB n’ont que la BPCO comme maladie. Tous les autres ont une ou plusieurs maladies associées (comorbidités) qu’elles soient cardiovasculaires, rhumatologiques (ostéoporose) ou métaboliques. En moyenne, sur l’ensemble de la cohorte, les patients ont deux comorbidités associées, en plus de la BPCO. L’hypertension artérielle est la plus fréquente devant le syndrome des apnées obstructives du sommeil, la dyslipidémie, la cardiopathie ischémique et les troubles du rythme.

Sévérité de la BPCO : l’intérêt de prendre en compte les comorbidités

Par ailleurs, la fréquence des comorbidités varie en fonction du stade de sévérité de la BPCO, c’est-à-dire que les comorbidités rencontrées diffèrent selon que la BCPO est de stade léger ou de stade sévère. Par exemple, l’hypertension, le syndrome des apnées obstructives du sommeil, la dyslipidémie, la cardiopathie ischémie et les troubles du rythme sont plus fréquemment rencontrés lorsque la BPCO est de stade sévère.

Ces données suggèrent que la sévérité de la BPCO pourrait être évaluée en intégrant d’éventuelles comorbidités, en plus des critères habituels comme la fonction respiratoire, les symptômes et les exacerbations. Par exemple, c’est le cas d’une personne BPCO de stade I ayant cependant une cardiopathie ischémique sévère. Elle sera essoufflée. La prise en charge, notamment sur le plan de l’exercice, sera différente. Or, cette prise en compte au niveau médical n’a pas forcément cours aujourd’hui.

En résumé, au sein de la cohorte PALOMB, la « multi-morbidité » est fréquente, hétérogène et varie en fonction du stade de gravité de la maladie. Des éléments à intégrer par l’ensemble des soignants concernés par la prise en charge de la BPCO, mais aussi par les patients qui doivent leur en faire part.

D’autres analyses sont en cours. A suivre.

Plus d’informations sur : https://www.palomb.fr/

 

Hélène Joubert, journaliste

*Source : Congrès de pneumologie de langue française (Marseille) Samedi 28 mars 2017, 11:30-13:00 |CO01 BPCO 3 – Profils de comorbidités et sévérité de la BPCO : données de la cohorte PALOMB C. Raherison-Semjen, H. Ouaalaya, A. Bernady, J. Casteigt, C. Nocent-Eijnani, L. Falque, F. Le Guillou, L. Nguyen, J. Moinard, A. Ozier, C. Roy, E. Berteaud, M. Molimard, F. Pellet

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