📲 WeWard est une application mobile française disponible dans 7 pays européens grâce à laquelle 10 millions de personnes marchent en moyenne 24 % de plus chaque jour. Fondée sur un système de récompense, elle s’inscrit dans une logique de bien être, de développement durable et de soutien aux écosystèmes commerciaux locaux. Chaque pas est converti en points (Wards) échangeables contre des offres, des dons à des associations ou des euros. Les utilisateurs se voient proposer une succession de challenges, des compétitions entre amis et des bons plans en ligne et à proximité (commerces locaux, parcs, musées, etc.). |
En quoi le numérique, en prenant l’exemple de votre application, est-il un levier motivationnel puissant pour la pratique d’une activité physique ?
🎤 Hugo Oillic : C’est l’exemple de la carotte et du bâton. De manière générale, le bâton est le plus souvent utilisé pour induire les comportements souhaités, que ce soient les règles générales qui régissent la société, mais également dans le domaine de la santé, du « mieux vivre », du « bien-être ». Trop souvent, la promotion de l’activité physique est réduite aux conséquences de son absence : « La sédentarité tue ». C’est aussi le cas des campagnes anti-tabac « Fumer tue ». Ce peut être efficace, mais peut-être pas sur tous, et peut-être pas pour toujours.
Nous avons donc pris le contre-pied de cette manière de faire et nous avons développé un système qui permet de sortir de la sédentarité en exploitant les biais cognitifs de la récompense. Plus les utilisateurs de WeWard marchent durant la journée, plus ils gagnent des Wards, échangeables contre des euros ou pouvant être convertis en dons associatifs.
Pour autant, si la récompense financière est notre premier niveau motivationnel, aucun utilisateur ne pense pouvoir faire fortune avec l’application ! Bien que les sommes restent faibles, elles sont cependant perçues comme « un petit plus » et, tout simplement, la matérialisation d’un encouragement à continuer. Le fait de pouvoir convertir les sommes gagnées en dons ou en offres commerciales (pour des produits de l’univers marche / sport / bien être) est un levier supplémentaire au simple gain d’euros. A cela s’ajoute un second niveau motivationnel, conçu comme système de challenges, de paliers à atteindre, de badges et d’animations ludiques. On passe ainsi un bon moment sur l’application, on s’amuse, on se détend.
Il n’est donc pas question ici de performance, ce qui pourrait exclure les personnes malades chroniques, notamment ?
🎤 Hugo Oillic : Non, l’esprit général n’est pas la recherche de performances pour la performance. La marche à pied est l’activité physique la plus accessible et la plus simple. L’effort est moins perceptible lorsqu’on marche une heure que lorsqu’on court d’une dizaine de minutes. Il n’y a pas non plus de différences excessives entre un « grand » et un « petit marcheur ». Notre service est donc vu comme un divertissement, où l’on peut comparer ludiquement son activité avec ses amis, ses collègues. Cet aspect « communauté » est important et constitue le troisième niveau motivationnel : « Mes amis le font, alors pourquoi pas moi ? ».
Quel est ici l’atout du numérique ?
🎤 Hugo Oillic : Nous pourrions imaginer des résultats allant dans le même sens si nous rétribuions de quelques centimes des randonneurs à la fin d’une balade, de la main à la main. Le digital permet de passer à l’échelon supérieur et de démultiplier les résultats, de toucher des millions de personnes en même temps. Il permet d’accentuer encore plus les aspects ludiques, conviviaux et de récompense. Enfin, c’est un moyen de connecter de nombreuses personnes partageant le même objectif.