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« Enseignante, je suis un exemple que la BPCO n’affecte pas uniquement les métiers très physiques et difficiles »

BPCO et travail

Témoignage de Christiane Pochulu, 63 ans (Marseille)

Un grand classique, la bronchopneumopathie chronique obstructive de Christiane Pochulu a été diagnostiquée à un stade sévère, au décours d’une hospitalisation. Pourtant, depuis au moins cinq ans, la maladie transformait progressivement son quotidien, avec des efforts permanents, réduisant ses activités au strict minimum c’est-à-dire se rendre au travail et faire des courses alimentaires, écartant toute possibilité d’activité sociale. Pourtant, Christiane, rapidement placée sous oxygène à l’effort, avait alerté deux médecins généralistes, à l’âge de 50 ans et 56 ans, pour un essoufflement et une dyspnée, de plus en plus handicapants. L’un d’entre eux a même été confronté à l’une de ses impressionnantes crises de dyspnée sur le seuil de son cabinet, situé à un premier étage par escalier. Malgré cela, on lui a avancé l’âge, l’angoisse… mais jamais la BPCO, bien que son tabagisme et ses tentatives de sevrage soient connus.

« Me remémorer cette période de ma vie est douloureux, reconnait Christiane. Lorsque le mot BPCO a enfin été prononcé, j’avais 60 ans et donc à deux ans de la possibilité de prendre ma retraite. C’est pourquoi j’ai sûrement eu plus de chance que beaucoup de pouvoir m’arrêter et de ne pas avoir à me battre pendant des années pour conserver un emploi. Par ailleurs, je suis un exemple que la BPCO n’affecte pas uniquement les métiers très physiques et difficiles. J’étais enseignante lorsque les symptômes de la BPCO ont commencé à devenir invalidants dans mon travail. Quelques exemples parmi de nombreux autres, les salles de classe étant au premier étage, je prévoyais dix minutes d’avance pour monter les escaliers, ce qui me laissait anéantie tant la dyspnée était importante. Je devais me réfugier dans les toilettes pour reprendre mon souffle et inhaler deux bouffées de salbutamol, un médicament que je parvenais à me procurer sans prescription médicale. Lors de mes cours, du fait de la grande fréquence des fausses routes avec la salive chez les personnes BPCO lorsqu’elle parlent beaucoup, je partais parfois dans des quintes de toux irrépressibles et très longues à se calmer ».

Christiane a quitté son travail pour des raisons personnelles et, très rapidement, a dû être hospitalisée alors même qu’elle était en recherche d’emploi. « J’ai alors compris que je n’étais plus capable de travailler. Être enseignante dans la mode, cela exige un dynamisme que je n’avais absolument plus. Une reconversion en deux ans était vaine. J’ai donc fait une demande de revenu de solidarité active, de couverture maladie universelle complémentaire et de reconnaissance d’Affection de Longue Durée. Sur les conseils d’une assistante sociale, j’ai entamé des démarches et été déclarée invalide à plus de 80%. Une précision importante car ce taux m’a permis d’obtenir ma retraite à taux plein même sans posséder tous les trimestres. Un avantage social concret indispensable lorsque l’on vit seule comme c’est mon cas. J’approchais de l’âge de la retraite, j’ai donc plutôt bien vécu l’arrêt de l’activité professionnelle, ce qui n’est pas forcément le cas des personnes plus jeunes ».

La note positive à laquelle tient beaucoup Christiane est qu’entrer dans un parcours de soins permet de retrouver une vie. Elle a emménagé depuis quelques mois dans un nouvel appartement, dispose d’une retraite assurée, et peut désormais se projeter sereinement dans un rôle qui lui tient à cœur : celui de patiente-experte. Détentrice d’un certificat universitaire Education Patient-Expert depuis juillet 2017, Christiane a depuis intégré le cursus de Diplôme Universitaire à la Faculté D’Aix-Marseille.

 

Lire le DOSSIER « Avoir une BPCO et travailler »

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