Les actus
Actualités santé respiratoire

En direct du congrès de la Société européenne de pneumologie

Covid-19 oblige, le 30ème congrès annuel de la Société européenne de pneumologie (ERS) s’est tenu de manière virtuelle, du 07 au 09 septembre 2020. Quatre actualités ont retenu l’attention et font la part belle à l’impact de l’environnement sur la santé respiratoire.

La pollution atmosphérique, pourvoyeuse d’hospitalisations cardio-pulmonaires

L’exposition à la pollution atmosphérique, facteur de risque démontré de pathologies respiratoires, entraînerait une augmentation du risque d’hospitalisations cardio-pulmonaires, selon une étude italienne, réalisée dans les villes de Pise et de Cascina (1) .

 

L’asthme et des maladies allergiques chez l’enfant sous l’influence des métaux lourds

Une exposition du fœtus aux métaux lourds, surtout au cadmium (batteries, pigments, fumée de cigarette) et au manganèse, semble associée à un risque accru d’asthme et de maladies allergiques (rhinite allergique, allergie alimentaire, eczéma) chez l’enfant (2). Ces données sont issues de la cohorte française EDEN. L’explication du Pr Isabella Annesi-Maesano, à la suite de sa présentation orale, est que le cadmium pourrait interférer avec le développement du système immunitaire des bébés, d’où un impact sur leurs réactions allergiques dans les premières années de vie.

 

Débuter au plus tôt une réadaptation pulmonaire après une Covid-19

Parce que, chez les personnes souffrant de formes sévères de la Covid-19, l’alitement prolongé couplé à une infection grave favorise la perte musculaire, y compris au niveau des muscles respiratoires, la réadaptation respiratoire devrait être instaurée au plus tôt après l’extubation (arrêt de la ventilation artificielle) et au minimum dans la semaine de la sortie de l’Unité de soins intensifs, selon les résultats obtenus par une équipe grenobloise (3). Par ailleurs, une réadaptation respiratoire de trois semaines semble insuffisante pour espérer un total rétablissement pulmonaire (4).

 

Les arômes toxiques des e-cigarettes

Selon les résultats de l’équipe de recherche américaine du Pr Sven-Eric Jordt (5), les arômes des e-cigarettes se combinent à leurs solvants pour donner de nouveaux produits chimiques toxiques, néfastes pour les poumons et le système cardiovasculaire. En effet, lorsqu’ils s’associent au propylène glycol ou à la glycérine végétale (les deux solvants les plus courants), près de la moitié des arômes (vanilline et éthyle-vanilline, benzaldéhyde et cinnamaldéhyde ) forment des composés de la classe des acétals. Ces derniers déclenchent une cascade inflammatoire à l’origine de troubles du rythme cardiaques et d’élévation de la pression artérielle. De plus, les sécrétions dans les voies nasales et les poumons sont augmentées, avec des difficultés respiratoires et de la toux. Enfin, même à très faible concentration, ces composés conduisent à la mort (apoptose) des cellules tapissant les bronches.

 

Références :

(1) Fasola S et al. Acute effects of air pollution on urgent hospitalizations on a general population sample: a case-cross over study. E-Poster #439.

(2) Annesi-Maesano I et al. Foetal exposure to heavy metals and risk of asthma and allergic diseases in early childhood: a population-based birth-cohort study. Presentation #3847. Session on Workplace and outdoor air quality: from sensitisation to social media.

(3) Al Chikhanie Y. et coll. : The weekly recovery of physical capacities in COVID-19 patients during post-extubation pulmonary rehabilitation et (4) Corbellini K. et coll. : Early ICU physiotherapy on SARS-CoV-2 patients: A Spanish experience case series.

(5) Jordt S. et coll. : Flavor-solvent reaction products in electronic cigarette liquids activate respiratory irritant receptors and elicit cytotoxic metabolic responses in airway epithelial cell.

 

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