En France, le tabagisme provoque plus de 75 000 morts par an. Si plusieurs mesures ont été adoptées pour contrer cette épidémie, elles restent insuffisantes ou peu appliquées : le taux de de fumeurs quotidiens se maintient à 25 %.
Le Comité national contre le tabagisme a réalisé, avec le soutien financier de l’Alliance contre le tabac (ACT) et du fonds de lutte contre les addictions, un livre blanc contenant un ensemble de mesures programmatiques pour parvenir à une génération sans tabac d’ici à 2032. Cet objectif vise à cette date à faire passer la prévalence des jeunes de 18 ans fumeurs sous la barre de 5 %. Le prochain Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027 devrait s’appuyer sur ce rapport.
Quelles sont ces propositions ?
En France, l’âge moyen de la première cigarette se situe aux alentours de 14 ans. 200 000 adolescents entrent chaque année dans le tabagisme.
- Ainsi, une « dé-commercialisation » progressive, déclinée sous plusieurs composantes, doit être envisagée avec le relèvement de l’âge légal de vente des produits du tabac, par exemple à 21 ans, et l’interdiction de vente de tout produit du tabac aux personnes nées à partir de 2014.
- La révision de la rémunération des buralistes pourrait aussi figurer au programme. En effet, ils perçoivent une rémunération proportionnelle au prix de vente au détail des produits du tabac, sorte d’incitation financière à vendre du tabac. Une telle mesure de révision passerait par le plafonnement de cette rémunération.
- Autre mesure préconisée, la « sortie du tabac de l’économie », en particulier par l’élaboration d’une charte invitant les acteurs économiques à ne pas investir et à éviter les placements financiers dans le secteur lié au tabac, ni à lui accorder de prêts ou des polices d’assurance.
- De plus, le rapport préconise d’interdire le filtre pour l’ensemble des produits du tabac. Celui-ci facilite l’initiation tabagique et augmente l’addictivité comme la toxicité du tabac mais n’a aucune justification sanitaire.
- Dans un autre registre, le Comité national contre le tabagisme est en faveur d’une hausse continue des taxes à hauteur de 10 % par an, prérequis pour une politique de lutte contre le tabagisme réussie, notamment auprès des jeunes et des catégories populaires. Ce sont en effet les premières victimes de l’épidémie tabagique. Une catégorie fiscale spécifique devrait être créée pour les produits de la nicotine non pharmaceutique.