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A un an, plus de la moitié des personnes BPCO arrête son traitement

L’observance médicamenteuse dans la BPCO, c’est-à-dire le fait de prendre son traitement de façon assidue, est une réelle préoccupation, au même titre que dans l’asthme où elle n’est que de 40% environ. Qu’en est-il dans la BPCO ? Une étude nous éclaire, présentée au dernier Congrès de Pneumologie de Langue Française (26-28 janvier 2018, Lyon).

Les traitements dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) reposent sur un bronchodilatateur au moment du diagnostic puis d’une intensification du traitement à l’aide d’une bithérapie voire d’une trithérapie, selon la sévérité des symptômes. Pour approcher la réalité de l’adhésion des patients au traitement, des investigateurs ont exploité la base de données de l’Assurance maladie, soit au total 2 164 patients BPCO qui ont initié un traitement de fond, entre 2006 et 2014.

Pour s’y repérer, voici la description des sigles utilisés pour les médicaments :

– Corticostéroïdes inhalés (ICS).

– Bronchodilatateurs longue durée d’action. Ils sont de deux types : antagonistes muscariniques à longue durée d’action (LAMA) et bêta-agonistes à longue durée d’action (LABA).

– Bêta-agonistes à courte durée d’action (SABA).

  • D’emblée, 86% des patients à l’initiation du traitement se voyaient prescrire un seul inhalateur (antagoniste muscarinique à longue durée d’action-LAMA voire l’association fixe au dans un même dispositif d’inhalation de corticostéroïdes inhalés-ICS et d’un bêta-agoniste à longue durée d’action-LABA). Dès le départ, 13,5% recevaient deux inhalateurs, en majorité une association fixe ICS/LABA associée à un LAMA.
  • Voici la description des schémas thérapeutiques dans l’année suivant la première prescription :

-31% des patients BPCO recevaient une monothérapie (un seul médicament). La plus fréquemment délivrée est un bronchodilatateur longue durée d’action de type LAMA (19%).

-35% avaient une bithérapie. La plus fréquente était l’ICS/LABA (18,5%).

-23% avaient une trithérapie. Les plus courantes étaient ICS/LABA+LAMA (6,2%) et ICS/LABA+SABA (6,5%).

  • La persistance à douze mois de l’utilisation du traitement de fond est faible et très variable selon les traitements avec 74,4% de patients non-persistants* aux ICS, 53,9% de patients non-persistants aux bêta-agonistes à longue durée d’action (LABA) et 60,6% aux associations fixes corticostéroïdes inhalés /LABA.

Globalement, entre un tiers et deux tiers des patients BPCO avaient arrêté leur traitement dans les douze mois*. Les causes d’arrêt sont multiples, comme l’absence de réponse aux traitements, des posologies ou des dispositifs d’inhalation trop complexes, des effets indésirables ou au contraire une amélioration des symptômes. Quoi qu’il en soit, cette étude souligne la nécessité d’un meilleur suivi du traitement au long cours et d’une meilleure éducation thérapeutique, comme le prévoit le Plan National BPCO 2018-2022.

* Patient déclaré non-persistant lorsqu’il interrompait son traitement plus de 91 jours consécutifs, sur 12 mois.

Hélène Joubert, d’après la communication « F Valentini et al. Caractéristiques des personnes BPCO initiant un traitement de fond en France. Une analyse de l’EGB » au CPLF 2018 (Lyon).

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