Le tabac chauffé, soit avec du charbon comme dans la chicha, soit avec une résistance électrique le portant à des températures de 180 à 350°C, est la dernière trouvaille des cigarettiers. Les émissions sont liées à une pyrolyse* plutôt qu’à une combustion comme dans la cigarette. Le tabac chauffé est pensé pour être addictif, rappelait le Pr Bertrand Dautzenberg, du service de pneumologie de l’Hôpital de la Pitié Salpêtrière (Paris) au cours du 23ème Congrès de Pneumologie de Langue Française (CPLF) qui s’est déroulé à Marseille du 25 au 27 janvier 2019. Dans la majorité des produits, le tabac est brûlé avec des émissions de monoxyde de carbone, d’aldéhyde et de goudron, le tout résumé sous le terme inoffensif de « Matière Particulaire Sèche Sans Nicotine ». La France est l’un des seuls pays à considérer le tabac chauffé comme une « autre façon de fumer du tabac ». Pour autant, ces dispositifs, n’étant pas considérés comme des produits du tabac, ils ne répondent à aucune règle spécifique.
Outre-Atlantique, le nombre de jeunes américains qui vapotent a augmenté de 78% en 2018. Le leader du marché américain, Juul, est pointé du doigt. Si les cigarettes électroniques contiennent de la nicotine et d’autres produits, mais pas les substances reconnues comme cancérigènes, leur effet à long terme sur la santé inconnu, notamment l’impact de la nicotine sur développement cérébral à l’adolescence.
* décomposition chimique d’un composé organique par une augmentation importante de sa température pour obtenir d’autres produits qu’il ne contenait pas, réalisée en atmosphère pauvre en oxygène afin d’éviter l’oxydation et la combustion
Hélène Joubert, journaliste
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