Pour favoriser l’activité physique et entretenir cette pratique chez les personnes BPCO, la clé est de faire germer une motivation sociale et non pas uniquement médicale.
Outre les bénéfices de l’activité physique sur la fonction respiratoire et la dyspnée, celle-ci permet un sommeil de meilleure qualité, améliore les paramètres musculaires (force physique, endurance) et cardio-vasculaires mais aussi un état potentiellement anxiodépressif, dans l’objectif de limiter voire de faire disparaître ces symptômes, au quotidien. Mais négliger la dimension sociale de l’activité physique serait une grave erreur. Faire du sport c’est, pour chacun, démontrer que le « corps est encore capable », avec une valorisation de soi. Cela permet de limiter l’impact psychologique de la maladie. De plus, pratiquer une activité ensemble est un moyen d’échanger sur ses expériences, de s’entre-aider et de lutter contre l’isolement, très péjoratif sur l’évolution de la maladie BPCO.
« Notre centre de recherche libéral participe à deux protocoles sur la réhabilitation physique et le réentraînement à l’effort, explique le Dr Matthieu Larousse, pneumologue à Toulon (Var). Le premier au moyen d’« exergames », c’est-à-dire des jeux vidéo impliquant une participation physique de la personne. Le côté ludique associé à l’effort physique est un levier motivationnel. Par ailleurs, nous sommes en train de structurer une « fédération » de patients centrée sur la réalisation en groupe d’activités physiques. Financée en partie par l’Association BPCO, elle fonctionnera avec l’aide d’éducateurs en activité physique adaptée, d’infirmier(ères), de pneumologues et de kinésithérapeutes volontaires qui s’adapteront aux projets des patients. On s’aperçoit que les malades à un stade sévère sont les plus motivés. L’important dans ce projet est que les patients se prennent en main, les soignants n’étant que des soutiens ».
« Les recommandations internationales GOLD 2015 et nationales de la Société de pneumologie de langue française 2016 confirment le rôle premier et prépondérant de la réhabilitation respiratoire, avant même les indications médicamenteuses. Cette dernière, si elle comprend d’autres volets comme l’éducation thérapeutique, est avant tout centrée sur la reprise de l’activité physique et la maîtrise respiratoire à l’effort. L’activité physique est donc le traitement le plus efficace pour traiter tous les domaines de la BPCO : la maladie elle-même, le malade qui en souffre et enfin son isolement social car il est souvent plus motivant de « faire du sport » ensemble ». Dr Matthieu Larousse, pneumologue à Toulon (Var).
Hélène Joubert, journaliste