La campagne présidentielle bat son plein. Force de proposition, Santé respiratoire France réaffirme ses propositions afin d’améliorer le parcours de soins et la qualité de vie des 10 millions de personnes concernées par une maladie respiratoire chronique en France, sans oublier leurs proches aidants. Avis aux candidats.
La crise de la Covid-19 a porté au premier plan la santé respiratoire. Elle a mis en lumière les carences actuelles de notre système de santé pour prévenir, accompagner et prendre en charge les personnes souffrant de maladies chroniques en général, et les malades respiratoires chroniques en particulier.
2022 aussi est la date anniversaire de la loi Kouchner n° 2002-303 du 4 mars, du nom du ministre des Solidarités et de la Santé alors en place, relative aux droits des malades et à la qualité du service de santé.
L’élection présidentielle est l’occasion de repenser ces difficultés et de porter des propositions fortes et concrètes pour améliorer et renforcer l’accompagnement des patients touchés par une maladie chronique dans leurs parcours de soins et de vie.
Santé respiratoire France s’est engagée dès les prémices de la campagne dans cette démarche pour porter la voix de ses adhérents. En 2021, l’association était partie prenante et force de propositions aux États généraux de la santé respiratoire.
Ci-dessous, les propositions de l’association, alimentées par le vécu des patients et celui des professionnels de santé mais également par les constats effectués sur le terrain.
Les propositions de Santé respiratoire France
PROPOSITION n°1 : Rembourser une consultation de prévention, incluant la détection des maladies respiratoires chroniques (mesure du souffle, etc.) et la sensibilisation aux différents facteurs de risque, en particulier environnementaux, conduite par un professionnel de santé.
Développer le volet environnemental de cette consultation est une nécessité, pour que chaque individu prenne conscience de l’impact de la qualité de l’air intérieur et extérieur sur sa santé respiratoire, et reçoive des conseils adaptés pour agir et se protéger.
Accélérer le virage préventif est incontournable.
PROPOSITION n°2 : Promouvoir une réadaptation respiratoire en ambulatoire, personnalisée, multidisciplinaire et intégrée dans le quotidien des patients et des aidants.
A ce jour, la réadaptation respiratoire n’est accessible qu’à un nombre restreint de malades : moins de 10 % des patients souffrant d’une BPCO en ont bénéficié, un chiffre encore plus faible dans les autres pathologies respiratoires chroniques.
Renforcer le soutien financier apporté aux centres de réhabilitation respiratoire est primordial afin d’augmenter leur nombre et leur capacité d’accueil, tout en déployant la réadaptation respiratoire à domicile, voire la télé-réadaptation, afin de répondre au mieux aux besoins de ces patients, par exemple en période de crise sanitaire.
Pour en faciliter l’accès, l’association Santé respiratoire France milite pour la généralisation sur le territoire national d’une réadaptation respiratoire en ambulatoire. Ses bénéfices ont été prouvés, à tous les niveaux, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, mais également les aidants et les Covid longs (cf expérience du Dr Jean-Marie Grosbois, pneumologue et coordinateur médical de FormActionsanté (Hauts-de-France), société qui propose de la réadaptation respiratoire à domicile pour des patients BPCO.)
PROPOSITION n°3 : Développer la télésurveillance chez les patients insuffisants respiratoires, pour un meilleur suivi et contrôle de leur maladie, complémentaire à la prise en charge en présentiel.
En 2022, faisons le pari de l’innovation en santé ! L’intérêt de la télésurveillance pour le patient n’est plus à prouver. Elle contribue à optimiser la prise en charge et le suivi médical grâce à un suivi continu, à distance, de ses données de santé, par un professionnel médical (suivi de l’évolution de la maladie, adaptation précoce de la prise en charge, évitement d’hospitalisations etc.).
L’association alerte sur l’urgence de lever les freins techniques, organisationnels, juridiques et financiers à son déploiement.
PROPOSITION n°4 : Soutenir la (re)connaissance et le déploiement de conseillers en environnement intérieur (CEI) à l’échelle nationale.
La pollution intérieure est nocive pour l’appareil respiratoire, et peut exacerber un asthme ou une BPCO. En intervenant directement au domicile, les CEI jouent un rôle majeur dans la prévention des expositions aux polluants intérieurs. Renforcer leur présence sur l’ensemble du territoire est primordial. Près de 220 CEI sont formés, mais seuls 99 sont en exercice, faute de financements. Un nombre est très insuffisant au regard des quatre millions d’asthmatiques, sans compter les autres pathologies respiratoires pour lesquelles la visite d’un CEI serait bénéfique. L’association plaide pour une hausse du financement de CEI via les collectivités territoriales et/ou l’Assurance maladie.