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Questions Réponses sur les masques FFP2

Questions/réponses sur les masques FFP2

Avec la cinquième vague depuis le début de la pandémie de Covid-19 et le très contagieux variant Omicron, revient la question de l’obligation du port du masque. En attendant la parution de l’avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) concernant la pertinence de l’extension du port du masque de protection respiratoire individuelle de type FFP2, attendue d’ici à quelques jours, voici quelques précisions.

Quelles sont les caractéristiques des masques ?

L’abréviation FFP provient de l’anglais et signifie « Filtering Facepiece », pour « pièce faciale filtrante ». Il existe trois types de masques FFP, qui diffèrent selon les caractéristiques de filtration et d’infiltration de l’air à l’intérieur du masque :

  • Le masque FFP1 filtre 80 % des particules de taille moyenne 0,6 µm mais avec un taux de fuites de 22 %. Le modèle du masque dit « chirurgical » est dénommé ainsi par habitude, car il s’agissait du type de masque utilisé auparavant dans les blocs opératoires.
  • Le masque FFP2 filtre 94 % des particules, avec un taux de fuites de 8 %.
  • Le masque FFP3 filtre 99 % des particules, avec un taux de fuites de 2 %.

Le masque FFP2 protège plus que le masque chirurgical classique d’une possible infection par le SARS-CoV-2. Le masque chirurgical (dit anti-projection) empêche surtout de contaminer les autres, alors que le masque FFP2 offre davantage de garanties dans le sens inverse. Il nous protège d’être infectés par les personnes contaminées proches de nous, à la fois par les gouttelettes que celles-ci projettent et les particules en suspension dans l’air.

L’utilité de ces masques était parfaitement connue lors de pandémies antérieures, par exemple pour se protéger de la tuberculose : le masque chirurgical étant ainsi utilisé par le patient infecté et le masque FFP2 par les soignants afin de leur éviter d’être contaminés.

Attention, préférez les masques FFP2 sans valve, qui ne propagent pas d’air potentiellement contaminé lorsque l’on expire. En effet, une valve ne laisse passer l’air qu’au moment de l’expiration et se ferme lors de l’inspiration. Si ce système est utile lors de travaux de bricolage, c’est un non-sens dans le cadre d’une pandémie.

Les masques FFP2 à 3 plis ou en bec de canard sont les plus adaptés en période de pandémie.

Une fois mis en place, le masque ne doit plus être touché.

A qui est destiné le masque FFP2 ?

A ce stade, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a indiqué que « l’avis du Haut Conseil de la santé publique n’irait pas vers une extension du port du FFP2 ».

  1. Le masque FFP2 est destiné à la protection des soignants lorsqu’ils se retrouvent dans des atmosphères contaminantes. Il s’agit d’un masque professionnel. « Ces masques sont réservés en priorité aux professionnels de santé », rappelle par ailleurs la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Le port des FFP2 est pour le moment réservés aux professionnels de santé dans certains services (soins intensifs, services d’infectiologie…) lors d’actes qui exposent les soignants au virus, comme l’intubation des patients infectés par le SARS-CoV-2 ou les séances de kinésithérapie respiratoire. 
  2. L’avis du Conseil scientifique du 8 décembre 2021* indique : « Les personnes les plus fragiles non-vaccinées peuvent porter un masque de type FFP2 dès que cela est possible, avec toute la complexité néanmoins liée à cet usage ».

Le ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports a annoncé le 14 janvier la distribution de 5 millions de masques FFP2 dans les établissements pour les personnels qui en ressentiraient le besoin.

Quel est le coût des masques ?

Les masques FFP2 s’obtiennent sans ordonnance.

Longtemps réquisitionnés par l’État et réservés aux professionnels de santé, les masques FFP2 sont aujourd’hui disponibles dans différents points de vente. Les pharmacies et différentes enseignes (grandes surfaces, magasins de bricolage…) les proposent à la vente. Les prix peuvent varier considérablement, selon les marges des magasins et la quantité achetée au fournisseur.

Au sein même des pharmacies, les prix peuvent aussi varier entre 40 et 80 centimes par masque.

  1. Le masque FFP2 reste globalement plus cher que le masque chirurgical. En pharmacie, le masque FFP2 est vendu en moyenne entre 0,40 et 0,80 euro l’unité, voire 1 euro. En grandes surfaces, la boîte de 20 masques est vendue entre 5 et 7 euros, soit entre 0,25 et 0,40 euro l’unité. Il peut être porté jusqu’à 8 heures d’affilée.
  2. Le coût d’un masque FFP1 dit « chirurgical » est de 5 centimes et il peut être porté jusqu’à 4 heures.

Masques FFP2 : conseils pratiques

  • A l’achat, il faut s’assurer que les produits comportent le marquage CE, ainsi que les symboles FFP2, NF EN 149, N95 (norme américaine) ou KN95 (norme chinoise). 
  • L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) recommande de porter le masque FFP2 une heure maximum en cas de forte chaleur et de le changer dès qu’il apparaît souillé ou humide.
  • Certains masques FFP2 sont réutilisables, marqués alors du logo CE et de la mention NF EN 149. Ils peuvent être lavés jusqu’à 60 fois en cycle court et entre 30 et 60°C.
  • De manière générale, le masque doit être adapté à la morphologie du visage de l’utilisateur. Certains modèles sont disponibles en deux ou trois tailles (S, M, L).

A noter : Certains masques FFP2 pourraient être dangereux, notamment ceux au graphène, alerte l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Un principe de précaution a été appliqué par la France en juin dernier en suspendant leur vente.

Quelle est la réalité de l’inconfort du port du masque FFP2 ?

Le masque FFP2 enveloppe le nez, la bouche et le menton de l’individu. Il doit être bien plaqué sur le visage pour assurer une protection efficace. Afin de le vérifier, il faut prendre une grande inspiration, qui doit aussitôt plaquer le masque sur le visage.

Il présente généralement une tige métallique au niveau de l’arête nasale. Des mousses existent sur certains modèles afin de limiter les irritations et excoriations cutanées au niveau de l’arête nasale.

De manière générale, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) évoquait en 2021 “un inconfort thermique et une résistance respiratoire” lors de l’usage d’un FFP2.

Pour les patients ayant une insuffisance respiratoire chronique, le port d’un masque – qu’il soit de type FFP1 et à fortiori FFP2 – est parfois délicat, car l’application au niveau des voies aériennes d’un filtre augmente la résistance à l’évacuation de l’air.

Le port d’un masque peut causer des sensations d’inconfort (augmentation de la température sous le masque, accumulation de condensation, augmentation de l’humidité à l’intérieur du masque, vision obstruée, irritation cutanée…), et pourrait affecter des paramètres physiologiques (augmentation de la fréquence respiratoire et/ou de la fréquence cardiaque).

Chez nos voisins européens, en Italie, en Grèce et en Autriche, le masque FFP2 a d’ores et déjà été adopté, en particulier dans les lieux publics.

L’avis de Santé respiratoire France

D’un point de vue pratique, on pourrait envisager de préconiser de généraliser le port de masques FFP2 dans tous les lieux clos recevant du public, comme les centres commerciaux, les supermarchés, les cinémas, les théâtres, en concert, lors de conférences au-delà d’un certain nombre de personnes présentes (selon les jauges établies) et dans les transports en commun.

Bien sûr, il est préconisé chez les personnes les plus fragiles et exposées à une infection : patients transplantés d’organes, patients sous traitements immunosuppresseurs ou immunomodulateurs, notamment.

Pour les patients insuffisants respiratoires spécifiquement, nous suivons les avis des sociétés savantes, à savoir la recommandation du port du masque FFP2 par les patients transplantés immunodéprimés, ceux souffrant de mucoviscidose et les insuffisants respiratoires exacerbateurs fréquents.

Cependant, il faut reconnaître que la tolérance de ces masques très filtrants par les personnes insuffisantes respiratoires est délicate, et parfois très difficile. Entre la théorie – la protection essentielle que confère ce type de masque – et la pratique, certaines propositions des autorités sanitaires pourraient s’avérer partiellement applicables. Trop strictes, elles risqueraient d’entraîner l’isolement de la personne insuffisante respiratoire, à l’origine d’un déconditionnement à l’effort et d’un fort retentissement psychosocial.

LIENS UTILES

*Avis du Conseil scientifique COVID-19 
Fin d’année 2021 : comment concilier les enjeux sanitaires et sociétaux ? 

Masques de protection respiratoire et risques biologiques, INRS / Protection des professionnels de santé face à la COVID-19, Ministère de la Santé, 27 octobre 2020. LIRE

Masques et prévention de la transmission de la Covid-19 : principaux usages (INRS) LIRE

Masques anti-Covid : lesquels utiliser ? (Service public) LIRE

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