Vrai/Faux sur la vaccination
Les vaccins jouent un rôle essentiel dans la prévention des maladies infectieuses, mais connaissez-vous vraiment leur fonctionnement et leurs bénéfices ? Ce quiz vous permettra de tester vos connaissances sur les vaccins et la vaccination en général, notamment ceux contre la grippe, le virus respiratoire syncytial (VRS) et la Covid-19. Que vous soyez déjà bien informé ou curieux d’en apprendre davantage, chaque question sera l’occasion de découvrir des informations utiles pour votre santé et celle de vos proches. Prêt à relever le défi ? À vous de jouer !
VRAI. Les vaccins autorisés en France et inscrits dans le calendrier vaccinal, mis à jour chaque année, constituent une protection essentielle et fiable contre de nombreux virus et bactéries. Ne pas se faire vacciner revient à s’exposer à des maladies graves, parfois mortelles, pourtant évitables. Ce risque est encore plus marqué chez les personnes vulnérables, c’est-à-dire celles souffrant de maladies respiratoires, cardiaques, de diabète, les nouveau-nés et les personnes âgées. « Par exemple, les personnes atteintes de bronchite chronique ou de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont plus susceptibles de développer une infection respiratoire que la population générale, comme les infections invasives à pneumocoques ou la grippe. Chez elles, la prévention par la vaccination est incontournable », affirme le Dr Elodie Blanchard, pneumologue au CHU de Bordeaux. Elle ajoute : « les infections bactériennes ou virales sont une cause fréquente d’exacerbations, dans l’asthme comme dans la BPCO. »
La vaccination contre le pneumocoque (pneumococcique) réduit le nombre d’infections invasives à pneumocoques correspondant aux types de pneumocoques (on parle de « sérotypes ») contenus dans le vaccin. A ce sujet, depuis mars 2024, le vaccin PREVENAR 20 est agréé à l’usage des collectivités et remboursable pour la prévention des maladies invasives et des pneumonies causées par Streptococcus pneumoniae chez les personnes âgées de 18 ans et plus (selon les recommandations en vigueur de la HAS datant du 27 juillet 2023).
Référence :
– Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2024 (Version parue en octobre 2024)
FAUX. En effet, « le plus souvent, les vaccins sont moins efficaces lorsqu’on est âgé, du fait du vieillissement du système immunitaire, appelé l’immunosénescence ou lorsqu’on est atteint d’une immunodépression. Il est donc indispensable, a fortiori chez ces personnes, de faire les rappels recommandés », prévient le Pr Odile Launay, cheffe du service des Maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Cochin AP-HP et coordinatrice du Centre d’investigation clinique Cochin-Pasteur (Paris).
Par ailleurs, souffrir d’une pathologie respiratoire chronique augmente considérablement le risque de développer des infections grippales sévères et des infections invasives à pneumocoque (IIP). Leur incidence est d’ailleurs plus de six fois supérieure chez les insuffisants respiratoires chroniques et plus de vingt fois plus élevée en cas de cancer broncho-pulmonaire. La grippe est également une cause fréquente d’exacerbations de l’asthme, de la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) ou des dilatations de bronches. C’est notamment dû à un mauvais « auto-nettoyage » des voies respiratoires (on parle de clairance mucociliaire), au tabagisme voire à l’utilisation de corticoïdes par voie générale ou inhalée chez les patients atteints de BPCO.
Bien que plus vulnérables aux infections, les couvertures vaccinales sont globalement très insuffisantes parmi les personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques – celle contre le pneumocoque se situe aux alentours de 20 % et contre la grippe autour de 30 %.
Références :
Couvertures contre le pneumocoque (2017) en cas de BPCO et d’asthme de 29 % et 33 % ; de 54 % et 62 % contre la grippe, respectivement. Etude COVARISK (JNI 2020)
Guide pratique de vaccination en pneumologie. Coordonné par Elodie Blanchard. Revue des maladies respiratoires. Volume 12, Supplément, Pages A1-A76 (Novembre 2020)
FAUX. « La réponse immunitaire de l’organisme, selon les vaccins, se met en place après une ou plusieurs doses, répond le Pr Odile Launay, cheffe du service des Maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Cochin AP-HP et coordinatrice du Centre d’investigation clinique Cochin-Pasteur (Paris). En général, la protection apparaît environ 3 à 4 semaines après la vaccination, mais de toute façon pas avant une quinzaine de jours. »
Après une vaccination, l’organisme produit des anticorps spécifiques à la maladie, un processus progressif appelé séroconversion. En général, la protection apportée par un vaccin contre une maladie est effective entre deux et trois semaines après la vaccination pour les vaccins à une seule injection, comme ceux contre la grippe, l’hépatite A ou la fièvre jaune.
Pour les vaccins nécessitant 2 ou 3 doses, la protection apparaît dès la première dose, mais elle ne sera durable que si toutes les doses sont administrées.
Sources :
- Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2024 (Version parue en octobre 2024)
- Vaccination-info-service.fr
FAUX. « La protection vaccinale diminue avec le temps, confirme le Pr Odile Launay, cheffe du service des Maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Cochin AP-HP et coordinatrice du Centre d’investigation clinique Cochin-Pasteur (Paris). De plus, pour les infections grippale et la Covid-19, les virus influenza et Sars-Cov-2 mutent. Par conséquent, les vaccins doivent être adaptés en fonction de l’évolution virale. »
Le vaccin antigrippal diffère chaque année, d’où la recommandation de la vaccination annuelle à partir de la mi-octobre en France, au moyen d’un vaccin élaboré en fonction des souches qui ont circulé dans l’hémisphère sud au cours de l’hiver.
Pour sa part, la prévention contre le virus respiratoire syncytial (VRS) repose sur la vaccination des personnes à risque : les femmes enceintes pour protéger leur nouveau-né (ou, au choix, l’administration à l’enfant d’anticorps monoclonaux, dit immunisation passive) et les personnes âgées. Concernant les vaccins contre le VRS*, la recommandation HAS du 27 juin 2024 porte sur la vaccination des personnes âgées de 75 ans ou plus, ou de 65 ans et plus présentant une maladie respiratoire chronique ou cardiaque. Pour le moment, la nécessité d’un rappel de la vaccination contre le VRS chaque année n’a pas été établie. En recommandant la vaccination contre le VRS de ces personnes dès 65 ans, la HAS s’inscrit dans la logique par âge clé du calendrier vaccinal. D’autres vaccinations sont en effet indiquées à partir de 65 ans : grippe, zona, DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite) et Covid-19.
De manière générale, l’efficacité des vaccins varie selon le type de vaccin, les individus et le temps. Par exemple, une seule dose de vaccin contre la fièvre jaune offre une protection à vie, tandis que la vaccination contre la grippe ne confère qu’une protection de quelques mois.
En ce qui concerne la Covid-19, bien que l’on manque encore de recul, la protection ne dure que quelques mois. A cela s’ajoute le fait que le virus mute régulièrement et qu’il faut adapter le vaccin en fonction.
Pour la vaccination DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite), un rappel est nécessaire tous les 20 ans : à 25 ans, 45 ans, 65 ans, puis tous les 10 ans à partir de 65 ans.
Concernant la vaccination contre les infections invasives à pneumocoque, chez les adultes âgés de 18 ans et plus à risque élevé, dont les personnes âgées et fragiles, la recommandations (Vaccin VPC20 Prevenar20) est de vacciner les personnes non antérieurement vaccinées par une dose unique de vaccin VPC20 ; celles n’ayant reçu antérieurement qu’une seule dose de VPC13 ou qu’une seule dose de VPP23 : une dose de VPC20, si la vaccination antérieure remonte à plus de 1 an ; chez celles déjà vaccinées avec la séquence VPC13-VPP23 : une dose de VPC20 en respectant un délai minimal de 5 ans après la précédente injection de VPP23.
Pour le vaccin contre le zona, la vaccination est recommandée chez les adultes âgés de 65 à 74 ans révolus y compris chez les sujets ayant déjà présenté un ou plusieurs épisodes de zona. Une seule injection en recommandée.
Certaines personnes atteintes de BPCO doivent effectuer des rappels, non pas en raison de leur maladie, mais de leur âge. Par exemple, les grands-parents, souvent en contact avec les jeunes enfants, doivent recevoir un rappel contre la coqueluche pour éviter de transmettre la bactérie Bordetella pertussis aux nourrissons, qui sont trop jeunes pour être vaccinés eux-mêmes.
* recombinant, antigène RSVPreF3 dérivé de la protéine F, avec adjuvant (Arexvy®) ou recombinant, glycoprotéines F (préfusion) des sous-types A et B du VRS (Abrysvo®)
Références :
- Avis sur les médicaments – Vaccin du virus respiratoire syncytial (bivalent, recombinant) AREXVY – Protection des adultes -Haute Autorité de Santé (HAS) – 28/08/2024
- Avis sur les médicaments – Vaccin du virus respiratoire syncytial (bivalent, recombinant) ABRYSVO – Protection du nourrisson par la vaccination de la mère – Haute Autorité de Santé (HAS) – 10/07/2024
- Vaccination contre le VRS : protéger les personnes âgées de graves complications/ HAS 04 juil. 2024
- Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2024 (Version parue en octobre 2024)
FAUX. Quelques heures après une vaccination, il est possible qu’une rougeur, une douleur ou un léger gonflement apparaissent à l’endroit où le vaccin a été injecté. Il est possible d’avoir un peu de fièvre, des maux de tête ou des courbatures. Un enfant en bas âge peut également avoir moins d’appétit que d’habitude, être un peu somnolent ou grognon. Ce sont des réactions très fréquentes et normales, qui ne durent pas plus de deux jours après la vaccination.
Cependant, il est nécessaire de contacter son médecin si, après la vaccination, l’un des symptômes suivants apparaît : une fièvre supérieure à 39°C, une éruption cutanée, des pleurs inconsolables ou une irritabilité excessive du bébé pendant plus de 24 heures, un état d’apathie ou de somnolence excessive, ou encore une inflammation persistante et aggravée au point d’injection. À l’exception de très rares cas, ces symptômes ne sont généralement pas liés au vaccin.
Sur le long terme, la répétition des vaccins n’expose pas à un surcroit d’effets indésirables.
Source : vaccination-info-service.fr
VRAI. Tous les vaccins sont contre-indiqués en cas d’allergie avérée à l’un de leurs composants ou de réaction anaphylactique après l’administration d’une première dose.
Dans le cas de l’allergie aux œufs, la réaction allergique est causée par une protéine contenue dans les œufs de poule. L’allergie aux œufs se voit plutôt chez les enfants de 2 à 7 ans, il est rare qu’elle se manifeste à l’âge adulte. Les symptômes peuvent apparaître après quelques minutes ou jusqu’à 72h après avoir mangé un aliment contenant de l’œuf, et durent habituellement un jour ou deux. Seuls certains vaccins, tels que ceux contre la fièvre jaune, la grippe et l’encéphalite à tiques, sont cultivés sur des œufs de poule. Ces vaccins contiennent de très faibles quantités de protéines d’œuf et sont contre-indiqués uniquement chez les personnes ayant des antécédents d’allergies graves aux œufs, une situation très rare. Lorsque la vaccination est nécessaire chez une personne allergique aux œufs, elle doit être réalisée à l’hôpital, en administrant des doses répétées et progressivement croissantes du vaccin, sous surveillance, afin d’habituer l’organisme aux traces d’œuf contenues dans le vaccin.
Par ailleurs, une infection fébrile aiguë (mais pas une maladie bénigne, même accompagnée d’un peu de fièvre) nécessite également de repousser la vaccination.
« Chez les personnes ayant une maladie chronique respiratoire, une bronchite ou une exacerbation ne contre-indiquent pas la vaccination, assure le Dr Elodie Blanchard, pneumologue au CHU de Bordeaux. Au contraire, c’est une occasion pour mettre à jour la vaccination. »
Les vaccins vivants atténués sont généralement contre-indiqués en cas d’immunodépression (comme dans le cas du sida, de certaines leucémies, de traitements anticancéreux ou pendant la grossesse). Ces vaccins contiennent des particules infectieuses entières capables de se répliquer, mais atténuées pour être peu ou pas virulentes.
Le vaccin contre le zona est intéressant chez les insuffisants respiratoires (prévention des névralgies post-zostériennes), indiqué dès 50 ans chez ceux ayant contracté la varicelle, et remboursé entre 65 et 74 ans. L’incidence du zona augmente avec l’âge ainsi qu’avec l’existence d’une immunosuppression telle qu’une chimiothérapie ou une transplantation pulmonaire. Chez l’adulte âgé de 18 ans et plus immunodéprimé, la vaccination contre le zona est recommandée avec le vaccin Shingrix® – uniquement ce vaccin – avec un schéma à deux doses. Le remboursement de Shingrix, dans la prévention du zona, pour les personnes de 18 ans et plus dont le système immunitaire est défaillant, ainsi que chez toutes les personnes âgées de 65 ans et plus, est effectif depuis la parution de l’arrêté au journal officiel du 5 décembre 2024.
– Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2024 (Version parue en octobre 2024)
FAUX. Il est tout à fait possible d’administrer certains vaccins simultanément lors d’une même consultation. De nombreuses études scientifiques ont confirmé que cette co-administration n’est pas dangereuse pour le système immunitaire et n’altère pas l’efficacité des vaccins.
Précision : Il faut distinguer les vaccins combinés, qui regroupent plusieurs antigènes dans une même seringue, des vaccins co-administrés, injectés lors d’une même séance à la même personne, mais avec des seringues différentes et en des points d’injection distincts. Voici un exemple de vaccin combiné : le vaccin hexavalent (6 « vaccins »), qui protège contre le tétanos, la diphtérie, la poliomyélite, la coqueluche, les infections à Haemophilus influenzae b et l’hépatite B. Un exemple de vaccins co-administrés serait celui-ci : le vaccin contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) réalisé en même temps que celui contre l’hépatite B, ou encore le vaccin contre la grippe administré conjointement avec celui contre la Covid-19.
À ce propos, à partir de la mi-octobre 2024, les autorités sanitaires ont recommandé aux personnes éligibles de recevoir simultanément les vaccins contre le Covid-19 et la grippe saisonnière. Il se trouve que c’est globalement le même public, âgé et/ou avec des comorbidités (les personnes âgées de 65 ans et plus ; celles de moins de 65 ans, souffrant de certaines maladies chroniques, dont respiratoires, cancers, etc.). Contre la grippe ou le Covid-19, chaque vaccin doit être injecté dans une zone distincte. En cas d’administration séparée, il n’y a pas de délai à respecter entre les deux.
Par ailleurs, avant un voyage à l’étranger, la co-administration de vaccins est courante. Par exemple, le vaccin contre la fièvre jaune peut être administré en même temps que celui contre les méningites à méningocoques.
Référence :
- Modalités de la campagne de vaccination 2024-2025. Santé.gouv
- Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2024 (Version parue en octobre 2024)
FAUX. Lorsque nous sommes exposés à un microbe et tombons malades, notre système immunitaire produit des anticorps pour le neutraliser et l’éliminer. La vaccination agit de façon similaire, mais sans les risques parfois importants de complications voire de mortalité associés à la maladie ! Un vaccin contre une infection agit de manière similaire à l’infection elle-même sur le système immunitaire. Il stimule la production d’anticorps spécifiques contre le virus ou la bactérie responsable de la maladie, protégeant ainsi l’organisme en cas de rencontre future avec ce microbe. Chaque vaccin renforce donc les défenses immunitaires contre les infections qu’il cible.
FAUX. La vaccination a permis d’éradiquer la variole, d’approcher l’élimination de la poliomyélite et de contrôler de nombreuses infections graves, comme la diphtérie, le tétanos, la tuberculose et la rougeole. Depuis l’introduction de la vaccination contre Haemophilus influenzae b en 1992, ces infections ont quasiment disparu. Cependant, les méningites bactériennes restent responsables de 170 000 décès par an dans le monde. Pour lutter contre le méningocoque C, la vaccination recommandée depuis 2010 pour les 1 mois-24 ans a montré ses limites, avec une augmentation alarmante des cas chez les non-vaccinés. En 2018, elle est pour cette raison devenue obligatoire chez les nourrissons, comme une dizaine de vaccins, notamment ceux contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la rougeole, la rubéole, les oreillons, la coqueluche, Haemophilus influenzae b, l’hépatite B et le pneumocoque.
Par ailleurs, dans le cas de certains microbes, ne pas se faire vacciner expose les autres personnes, vulnérables, à des risques accrus. Car au-delà de la protection individuelle, la vaccination réduit la transmission des agents pathogènes et limite leur circulation dans la collectivité, offrant ainsi une protection indirecte aux personnes non vaccinées.
« En 2015, 40 ans après sa disparition, la diphtérie est réapparue en Espagne, causant plusieurs décès, rappelle le Pr Bruno Lina, directeur du Laboratoire de virologie pathologie humaine VIRPATH (Lyon). Certaines personnes ayant refusé la vaccination ont été infectées et ont transmis la maladie à celles qui n’étaient pas correctement vaccinées. En dessous d’une couverture vaccinale de 40 % de la population, on expose l’ensemble de la population à la résurgence de grandes maladies (plus de 90 % pour certains agents infectieux). D’où la nécessité de l’immunité de groupe pour protéger les plus faibles. »
L’Organisation mondiale de la Santé estime que la vaccination permet d’éviter chaque année plus de 2 millions de décès dans le monde.
FAUX. En plus des nourrissons, la vaccination contre le virus respiratoire syncytial (VRS) concernent aussi les personnes âgées de 75 ans ou plus, ou de 65 ans et plus présentant une maladie respiratoire chronique pouvant s’aggraver en cas d’infection à VRS (particulièrement la BPCO) ou cardiaque (dont l’insuffisance cardiaque). Ces comorbidités (« maladies associées ») sont en effet susceptibles de s’aggraver lors d’une infection à VRS. Pour preuve, une comorbidité est présente en France chez 78,6 % des patients adultes hospitalisés pour une infection liée au VRS. Aux États-Unis, ce taux atteint 95,5 %, et la BPCO et l’insuffisance cardiaque représentent environ 70 % de ces comorbidités. La présence d’une comorbidité entre 65 ans et 74 ans multiplie par 9 le risque d’hospitalisation et par 6 le risque de décès.
Références :
- Avis sur les médicaments – Vaccin du virus respiratoire syncytial (bivalent, recombinant) AREXVY – Protection des adultes -Haute Autorité de Santé (HAS) – 28/08/2024
- Avis sur les médicaments – Vaccin du virus respiratoire syncytial (bivalent, recombinant) ABRYSVO – Protection du nourrisson par la vaccination de la mère – Haute Autorité de Santé (HAS) – 10/07/2024
- Vaccination contre le VRS : protéger les personnes âgées de graves complications/ HAS 04 juil. 2024
- Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2024 (Version parue en octobre 2024)
FAUX. Tous les vaccins fonctionnent sur le même principe : apprendre au système immunitaire à se défendre. Pour cela, on expose l’organisme à un agent infectieux rendu inoffensif ou à un fragment de celui-ci (antigène). Cela déclenche une immunité grâce à la production de lymphocytes spécialisés et d’anticorps, capables de prévenir la maladie ou d’en atténuer la gravité.
Depuis la Covid-19, une nouvelle approche s’ajoute : l’introduction d’acides nucléiques dans les cellules au site d’injection (à l’endroit où l’on injecte le vaccin). Ces acides nucléiques, comme des « plans de fabrication », permettent aux cellules de produire elles-mêmes l’antigène vaccinal (vaccins à ARNm ou à vecteur viral). Précisément, les vaccins à ARN messager (ARNm) n’interagissent pas avec le code génétique de la personne vaccinée. Pour les vaccins contre la COVID-19, l’ARN messager injecté fournit les instructions pour produire une protéine présente à la surface du virus. Cette molécule est transportée dans les cellules, où elle est décodée pour permettre la production de la protéine. Ce processus déclenche ensuite une réponse immunitaire, avec la fabrication d’anticorps spécifiques contre cette protéine virale. L’ARN messager ne pénètre pas dans le noyau des cellules et n’entre pas en contact avec l’ADN. Il est donc incapable de modifier le matériel génétique.
🔍 Quels sont les différents types de vaccins ?
– Vaccins vivants atténués :
Ces vaccins contiennent des particules infectieuses entières capables de se répliquer, mais atténuées pour être peu ou pas virulentes. Ils incluent les vaccins viraux contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la fièvre jaune, la varicelle, ainsi que les vaccins bactériens contre la tuberculose (BCG) et la typhoïde.
– Vaccins inertes (non vivants) :
Ces vaccins ne contiennent pas d’agent infectieux vivant. Ils peuvent utiliser :
– L’agent pathogène entier, cultivé en laboratoire, inactivé par la chaleur ou des produits chimiques, puis purifié (comme les vaccins contre la poliomyélite et l’hépatite A).
– Une fraction de l’agent pathogène, comme une toxine détoxifiée (anatoxines tétanique ou diphtérique) ou la partie en contact avec le système immunitaire humain, comme la capsule bactérienne (vaccins contre le pneumocoque et le méningocoque C) ou l’enveloppe virale.
– Un antigène purifié, par exemple l’hémagglutinine (protéine de l’enveloppe du virus de la grippe obtenue après culture dans des œufs embryonnés) ou l’antigène HBs (protéine d’enveloppe du virus de l’hépatite B produite par génie génétique).
– Vaccins à acides nucléiques :
Ces vaccins n’administrent pas directement la protéine antigénique, mais les acides nucléiques qui la codent. Il peut s’agir d’ADN (transcrit ensuite en ARN messager) ou directement d’ARN messager. Celui-ci est traduit en protéine par les cellules de l’organisme au site de l’injection, déclenchant ainsi la réponse immunitaire.
– Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2024 (Version parue en octobre 2024)
FAUX. Concernant la Covid-19, l’immunité conférée par l’infection n’est pas optimale, et décroît avec le temps. Par ailleurs, les souches virales mutent, ce qui fait que l’immunisation de la personne ne correspond pas forcément aux souches qui circulent.
Les personnes les plus à risque de forme grave peuvent se faire vacciner 6 mois après leur dernière injection ou infection au Covid-19. Ce délai est réduit à 3 mois pour les personnes âgées d’au moins 80 ans et les personnes immunodéprimées.
Dans le cas de la grippe, il est toujours recommandé de se faire vacciner même si vous l’avez eu cette année. Vous pouvez contracter la grippe plus d’une fois par saison, car il peut y avoir plusieurs souches de la grippe en circulation. Cela signifie que vous pourriez ne pas être immunisé contre d’autres souches et tomber à nouveau malade.
Choisir la vaccination contre le virus respiratoire syncytial (VRS) permet de bénéficier des avantages de l’immunité tout en évitant les risques et les complications liés à une infection naturelle. D’autre part, avoir été infecté par le VRS ne signifie pas être totalement immunisé contre ce virus. L’immunité acquise après une infection naturelle est souvent partielle et diminue avec le temps, laissant la possibilité de nouvelles infections. La vaccination reste importante, même après une infection, car elle renforce l’immunité et protège plus efficacement contre les formes graves de la maladie lors d’une réinfection.
Dans le cas du zona, il est recommandé que les personnes immunocompétentes (c’est-à-dire non immunodéprimées) âgées de 65 ans et plus, ayant eu des antécédents de zona ou préalablement vaccinées avec le vaccin Zostavax®, reçoivent une vaccination avec 2 doses du vaccin Shingrix®, après un délai d’au moins un an après la vaccination ou la maladie.
Références :
- Informations à destination des personnes éligibles à la vaccination contre la Covid-19/ MINISTÈRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA SANTÉ/février 2021
- Ameli.fr (consulté le 01/12/24)
- Site de l’OMS : https://www.emro.who.int/fr/health-topics/influenza/questions-and-answers.html
- Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2024 (Version parue en octobre 2024)
FAUX. Les médecins sont habilités à pratiquer toutes les vaccinations. Mais d’autres professionnels peuvent vacciner la population, au sein d’un cadre règlementaire :
- Les sage-femmes peuvent prescrire et administrer tous les vaccins du calendrier des vaccinations aux personnes concernées, sauf les vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées. Elles peuvent également prescrire et administrer le vaccin contre la grippe saisonnière.
- Les infirmiers, après formation préalable, peuvent prescrire et administrer (donc sans prescription médicale) l’ensemble des vaccins du calendrier des vaccinations pour les personnes de 11 ans et plus. Ils nécessitent une prescription pour vacciner les mineurs de moins de 11 ans. Ils peuvent également prescrire et administrer le vaccin contre la grippe saisonnière à toutes les personnes.
- Les biologistes médicaux (pharmaciens biologistes et médecins biologistes) disposent des mêmes prérogatives.
- Les pharmaciens d’officine, ainsi que ceux exerçant dans un laboratoire de biologie médicale ou dans une pharmacie à usage intérieur d’un établissement, peuvent prescrire et administrer, après formation préalable, l’ensemble des vaccins du calendrier des vaccinations pour les personnes de 11 ans et plus. Ils ne peuvent pas prescrire les vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées.
Source : Qui a le droit de faire un vaccin ? Service-public.fr
FAUX. « Il faut reprendre là où le programme vaccinal s’est arrêté », explique le Pr Odile Launay, cheffe du service des Maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Cochin AP-HP et coordinatrice du Centre d’investigation clinique Cochin-Pasteur (Paris).
VRAI. Si la protection vaccinale n’est pas à 100 %, « l’objectif est de réduire au maximum le risque de forme grave de la maladie », rappelle le Pr Odile Launay, cheffe du service des Maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Cochin AP-HP et coordinatrice du Centre d’investigation clinique Cochin-Pasteur (Paris).
Par exemple, pour élaborer sa recommandation de vacciner, avec l’un ou l’autre des vaccins contre le VRS, les personnes âgées de 75 ans et plus ainsi que les personnes de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques, la HAS a pris en compte les données d’efficacité de ces deux vaccins sur les infections des voies respiratoires inférieures chez les 60 ans et plus. Celles-ci ont notamment montré une réduction de ces infections de 83 % pour le vaccin Arexvy et de 67 à 86 % pour le vaccin Abrysvo selon le critère retenu (2 ou 3 symptômes d’infections des voies respiratoires inférieures).
Pour sa part, l’efficacité du vaccin contre la grippe est variable selon les années. Elle est mesurée en fin de saison grippale par une étude européenne à laquelle la France participe. Les premières données pour la saison 2023-2024 ont estimé l’efficacité contre les virus de type A à 51 %, tous âges confondus. Si elle ne permet pas toujours d’éviter la maladie, la vaccination réduit le risque de complications graves ou de décès. On estime que la vaccination antigrippale permettrait d’éviter plus de 2 000 décès en moyenne chaque année. De plus, « la vaccination réduit le risque d’exacerbation sévère de 59-78 % chez l’asthmatique, par exemple », indique le Dr Elodie Blanchard (pneumologue, CHU de Bordeaux).
Néanmoins, pour certains vaccins, l’efficacité atteint presque 100 % et les échecs de la vaccination sont pratiquement inexistants : c’est le cas, par exemple, de la vaccination contre la diphtérie ou le tétanos.
A noter : certains vaccins ne confèrent pas une immunité permanente, et la protection s’estompe avec le temps. Pour ces vaccins, le calendrier vaccinal prévoit des rappels tout au long de la vie.
Références :
- Avis sur les médicaments – Vaccin du virus respiratoire syncytial (bivalent, recombinant) AREXVY – Protection des adultes -Haute Autorité de Santé (HAS) – 28/08/2024
- Avis sur les médicaments – Vaccin du virus respiratoire syncytial (bivalent, recombinant) ABRYSVO – Protection du nourrisson par la vaccination de la mère – Haute Autorité de Santé (HAS) – 10/07/2024
- Vaccination contre le VRS : protéger les personnes âgées de graves complications/ HAS 04 juil. 2024
- Interim 2023/24 influenza A vaccine effectiveness: VEBIS European primary care and hospital multicentre studies, September 2023 to January 2024 ; Eurosurveillance Volume 29, Issue 8, 22/Feb/2024
- vaccination-info-service.fr
FAUX. Afin d’optimiser l’efficacité du vaccin, l’antigène vaccinal est souvent combiné à un adjuvant, qui est une substance qui renforce son pouvoir protecteur. Pour la majorité des vaccins inactivés (qui ne contiennent pas de microbe vivant), l’ajout d’adjuvants est nécessaire pour induire une réponse immunitaire efficace et offrir ainsi une protection. L’adjuvant permet également de réduire la quantité d’antigènes par dose vaccinale et de limiter le nombre d’injections.
Les sels d’aluminium sont parmi les adjuvants les plus couramment utilisés dans le monde, avec 90 ans de recul et des centaines de millions de doses administrées. Les études ne montrent pas de problème de tolérance chez les personnes vaccinées. Seules quelques recherches, principalement menées par une seule équipe dans le monde, ont exploré un lien entre la lésion au site d’injection contenant de l’aluminium, appelée « myofasciite à macrophages », et l’apparition de symptômes tels que fatigue, douleurs musculaires ou articulaires, et troubles cognitifs. Mais l’analyse de ces études n’a pas permis de démontrer l’existence d’un lien.
Dans le cadre de la vaccination de plusieurs personnes, des conservateurs peuvent être ajoutés pour prévenir la contamination du vaccin par des microbes après ouverture. Enfin, des stabilisants, tels que le lactose ou le sorbitol, peuvent également être utilisés pour préserver la qualité du vaccin tout au long de sa période de conservation.
Les vaccins à ARN messager, tels que ceux contre la Covid-19, ne contiennent pas d’adjuvant, pas plus que les vaccins utilisés en France contre la grippe saisonnière.
De manière générale, on peut faire confiance aux vaccins. Ceux-ci sont soumis à un cadre réglementaire et médical extrêmement rigoureux. Avant toute recommandation, ils doivent être autorisés par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ou l’Agence européenne des médicaments (EMA), après un examen approfondi des données d’efficacité et de tolérance obtenues lors d’essais cliniques réalisés sur des milliers, voire des dizaines de milliers de volontaires. Une fois autorisé, un comité scientifique indépendant évalue le rapport bénéfice-risque de la vaccination et propose des recommandations adaptées, restreintes aux groupes de population pour lesquels les avantages de la vaccination l’emportent largement sur ses inconvénients. En France, cette évaluation est réalisée par le Comité technique des vaccinations, rattaché à la Haute Autorité de santé (HAS). Bien que des polémiques sur la vaccination aient émergé, une analyse avec le recul des années a confirmé la pertinence des recommandations vaccinales. Par exemple, les supposés liens entre la vaccination contre l’hépatite B et la sclérose en plaques, ou entre la rougeole et l’autisme, ont été clairement infirmés.
Références :
- Interview du Pr Jean-Louis Koeck, Fondateur de MesVaccins.net, et professeur agrégé du Val-de-Grâce (Paris) et enseignant à l’Université de Bordeaux
- Questions/Réponses – Vaccination grippe saisonnière et COVID-19/ Modalités de la campagne de vaccination 2024-2025 mise à jour 25.10.24
- – Vaccination-info-service.fr
- www.mesvaccins.net : un site indépendant pour tout savoir sur les vaccins et les dernières actualités.