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Vaccination contre le zona, quoi de neuf ?

Personnes âgées de 65 ans et plus, celles de 18 ans et plus dont le système immunitaire est défaillant … pourquoi vous faire vacciner contre le zona est-il important ?

Le zona est une infection virale due à la réactivation du virus responsable de la varicelle : le virus varicelle-zona (VZV pour varicella-zoster virus). Après une première contamination, généralement pendant l’enfance sous forme de varicelle (9 personnes sur 10), le virus ne disparaît pas totalement de l’organisme. Il demeure latent au sein des ganglions nerveux, échappant ainsi à la surveillance du système immunitaire. Et puis, sous l’effet d’un affaiblissement des défenses immunitaires, il peut se réactiver et provoquer une éruption cutanée douloureuse – et parfois même très douloureuse – sur le trajet d’un nerf (plus précisément le territoire innervé par les fibres nerveuses issues du ganglion où se trouve le virus).

230 000 personnes en France sont touchées chaque année. Le zona touche plus souvent les personnes de plus de 50 ans, mais il peut survenir à tout âge, en particulier en cas de faiblesse du système immunitaire.

Les zones caractéristique du zona sont le thorax (zona intercostal), le dos, le bas-ventre, le cou, ou le visage :

◾ Par exemple, le zona intercostal (un zona sur deux) se manifeste d’abord par une sensation de brûlure suivie d’une éruption cutanée localisée ; des vésicules qui laissent place à des croûtes. Avec à la clé des douleurs intenses pendant deux à trois semaines voire plusieurs mois (fortes et lancinantes, des « coups de poignard »), une fièvre modérée et une perte temporaire de sensibilité.

◾ Autre localisation, le zona ophtalmique (10-20 % des cas). Outre des douleurs et des maux de têtes particulièrement terribles, il peut conduire à la diminution de la vision.

Différents facteurs favorisent cette réactivation virale : fatigue excessive, stress important, affections affaiblissant le système immunitaire (infection par le VIH, certains cancers, traitements immunosuppresseurs ou maladies infectieuses). Le vieillissement joue également un rôle central, les défenses immunitaires s’affaiblissant progressivement avec l’âge (phénomène appelé immunosénescence). Le zona concerne ainsi majoritairement les adultes : plus de six cas sur dix surviennent après 45 ans et plus de la moitié des personnes âgées de plus de 80 ans en développeront un au cours de leur vie.

Au-delà des symptômes qui peuvent être difficiles à supporter, environ 10 % des cas de zona s’accompagnent de complications, un risque qui augmente avec l’âge et qui n’est pas totalement écarté par le traitement antiviral prescrit dès le début des signes. La plus fréquente des complications est une douleur persistante après la guérison des lésions cutanées. Ces douleurs dites post-zostériennes, d’origine « neuropathique » (liée aux nerfs), touchent 15 % des cas de zona. Elles peuvent durer plusieurs mois, parfois définitivement, et devenir très invalidantes car difficiles à soulager. D’autres complications existent, comme une infection bactérienne des plaies ou une propagation du virus à plusieurs zones du corps en cas de fragilité immunitaire (poumon, foie, cerveau…).

La vaccination contre le zona est recommandée à partir de 65 ans, ainsi qu’aux personnes immunodéprimées de plus de 18 ans, avec le vaccin Shingrix

En France, on observe 5 à 10 cas de zona pour 1 000 personnes âgées de 60 ans et plus par an.

Jusqu’en 2024, la vaccination contre le zona était recommandée uniquement pour les personnes âgées de 65 à 74 ans inclus. Cette recommandation reposait sur l’utilisation du vaccin Zostavax, un vaccin introduit en 2013 sur avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) pour réduire l’impact du zona.

Cependant, ce vaccin vivant atténué* ne pouvait pas être administré aux personnes présentant une immunité fragile. Depuis, le développement d’un autre vaccin, le Shingrix (vaccin recombinant avec adjuvant), a permis d’élargir l’accès à la vaccination, notamment pour les populations à risque, incluant les adultes immunodéprimés, les personnes vivant avec le VIH, les greffés, celles atteintes de cancer ou souffrant de maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux ou les maladies inflammatoires intestinales. Ce vaccin induit une réponse immunitaire plus robuste que Zostavax, avec une efficacité en vie réelle estimée à 79,3 %, contre 45,9 % pour son prédécesseur. Ce dernier n’est d’ailleurs plus disponible depuis juin 2024. 

La Haute autorité de santé (HAS) a ainsi actualisé ses recommandations. Elle préconise désormais la vaccination avec Shingrix pour :

  • tous les adultes immunocompétents (c’est-à-dire dont l’immunité fonctionne correctement) âgés de 65 ans et plus,
  • ainsi que pour les personnes immunodéprimées dès l’âge de 18 ans, qu’il s’agisse d’immunodéficiences congénitales (dès la naissance) ou acquises (infection par le VIH, prise de traitements immunosuppresseurs, corticothérapie prolongée…). 

Pour ces populations, le vaccin Shingrix est remboursé à hauteur de 65 % par l’Assurance-maladie depuis le 14 décembre 2024.

Le schéma de primovaccination avec le vaccin Shingrix (par voie intramusculaire) comprend deux doses espacées d’au moins deux mois, avec un intervalle maximal de six mois entre les injections. Ce vaccin peut être administré simultanément avec un vaccin inactivé contre la grippe saisonnière sans adjuvant, un vaccin contre les pneumocoques, un vaccin dTp (diphtérie, tétanos, poliomyélite) ou dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite), ainsi qu’avec un vaccin à ARN contre la Covid-19. 

En plus des médecins, les pharmaciens d’officine, les infirmiers et les biologistes médicaux sont habilités à prescrire et administrer le vaccin Shingrix. 

👉 Pour plus d’informations sur le zona, la vaccination et les moyens de soulager les douleurs et favoriser la cicatrisation, consulter ameli.fr et vaccination-info-service.fr

👉 Guide pratique de vaccination en pneumologie : actualisation 2024 de la SPLF

*Ces vaccins contiennent des particules infectieuses entières capables de se répliquer, mais atténuées pour être peu ou pas virulentes. 

Cet article n’a pas répondu à ma question, pourquoi ?

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