Sylvie, 54 ans, vit à Tours où elle a travaillé 24 ans en hyper marché, au rayon textile. Début 2006, son médecin traitant l’observe de plus en plus essoufflée et l’adresse à un pneumologue. Ce dernier diagnostique une BPCO, avec un emphysème sévère. Mais celle qui fume depuis 30 ans continuera à le faire jusqu’en novembre 2007. Ce même mois, une infection pulmonaire sévère la conduit à l’hôpital. A sa sortie, elle décide de cesser la cigarette. Mais le mal est fait !
En 2007, le médecin du travail demande qu’un poste aménagé lui soit proposé. Elle sera désormais en cabine d’essayage, assise, 15 h par semaine. Hormis son travail, Sylvie ne fait plus rien, bouge peu et manque de motivation. Son pneumologue va lui prescrire des séances de réentrainement à l’effort à l’Espace du Souffle, à Tours, une structure créée par des pneumologues et des kinésithérapeutes formés au handicap respiratoire. 7 années durant, Sylvie travaillera son souffle et ses muscles, à l’aide de tapis de marche, d’un vélo ou d’un rameur. Le résultat sera spectaculaire. Elle retrouve du bien être sur le plan pulmonaire, renforce ses muscles, gagne en qualité de vie.
Mais début 2010, sa BPCO s’aggrave. Elle se retrouve sous oxygène 14 heures par jour.
Cet état la déprime. Elle cache aux autres sa maladie, laisse son oxygène dans la voiture pour aller au travail. Jusqu’au jour où son directeur lui enjoint de venir travailler avec sa bouteille d’oxygène à ses côtés. Elle se rend vite rendue compte que sa prise de poste devient plus facile. En juin 2015, son directeur, Marc Altès, lui aménage un nouveau poste de travail. Elle sera tantôt derrière un pupitre pour renseigner les clients, tantôt dans les rayons pour aider ses collègues. Elle est présente 3 heures par jour sur 4 jours. En parallèle, Sylvie s’implique dans la vie associative. Elle adhère à Air Centre Val-de-Loire, qui réunit les malades respiratoires de la place de Tours et organise des activités physiques adaptées à l’insuffisance respiratoire en complément des séances de réentrainement à l’effort. Depuis juin 2016, Sylvie a arrêté toute activité professionnelle sur demande du médecin du travail. Cette retraite forcée marque une nouvelle étape dans sa vie. Mais elle reste en mouvement dans son association. Pas question de baisser les bras. Ce n’est ni dans ses gènes ni dans son tempérament.