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Pollution de l’air et santé : un état des lieux du désastre

Décès, BPCO, cancer du poumon, asthme… un rapport mondial publié par l’institut de recherche indépendant américain Health Effects Institute (HEI), en collaboration avec l’Unicef, fait le point sur les conséquences sanitaires de la pollution, tout en soulignant des nouvelles encourageantes, qui soutiennent les effort entrepris. Que retenir ? Les chiffres clés de la 5e édition du “State of Global Air“, fondée sur les données de 2021.

◾Pratiquement tous les habitants de la planète respirent des niveaux de pollution nocifs. En particulier, 99 % de la population mondiale est exposée aux particules fines.

◾La pollution atmosphérique a été responsable de 8,1 millions de morts dans le monde en 2021, devenant le second facteur de décès, après l’hypertension artérielle. Les effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé dépassent désormais ceux du tabac et d’une alimentation déséquilibrée en tant que facteur de risque de décès.

Outre les décès qui se comptent désormais par millions, la pollution est également à l’origine de maladies chroniques invalidantes chez plusieurs dizaines de millions d’individus. Précisément, la pollution de l’air contribue à 30 % des décès liés aux infections des voies respiratoires inférieures, à 28 % des décès liés aux maladies cardiaques ischémiques, et à 48 % des décès liés aux maladies pulmonaires chroniques obstructives.

Les principaux polluants incluent les particules fines extérieures (PM2,5), l’ozone (O3) et le dioxyde d’azote (NO2). Plus de 90 % des décès dus à la pollution de l’air, soit 7,8 millions de personnes, sont attribués aux PM2,5, qu’elles soient ambiantes ou domestiques. Ces particules fines, dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres, pénètrent profondément dans les poumons et la circulation sanguine, augmentant ainsi le risque de maladies telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, le cancer du poumon et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Cette pollution atmosphérique par les PM2,5 provient principalement de la combustion de combustibles fossiles et de biomasse dans des secteurs tels que le transport, l’habitat, les centrales électriques à charbon, les activités industrielles mais aussi des feux de forêt.

L’ozone, un danger pour les poumons. En 2021, l’exposition prolongée à l’ozone a causé environ 489 518 décès dans le monde, dont 14 000 par maladies pulmonaires obstructives chroniques, principalement aux États-Unis, où la concentration d’ozone est plus élevée que dans d’autres pays à hauts revenus. Avec le réchauffement climatique, les régions où les niveaux de dioxyde d’azote (NO2) sont élevés, en grande partie issus des gaz d’échappement des véhicules, peuvent s’attendre à une augmentation des niveaux d’ozone.

◾La pollution de l’air, à l’origine d’une augmentation de l’asthme chez les enfants. Les moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables à la pollution atmosphérique, avec des naissances prématurées, un petit poids de naissance, l’augmentation de l’asthme et d’autres maladies pulmonaires. En 2021, la pollution de l’air a causé 700 000 décès d’enfants de moins de cinq ans, se classant juste après la malnutrition. Parmi ces décès, 500 000 étaient directement liés à la pollution de l’air domestique, due à la cuisson à l’intérieur des domiciles au moyen de combustibles polluants, surtout en Afrique et en Asie. Chaque jour, 2 000 enfants de moins de cinq ans meurent à cause de la pollution atmosphérique.

Des bonnes nouvelles aussi !
🔹Depuis 2000, le nombre de décès dus à la pollution de l’air domestique a diminué de 36 % dans le monde.
 
🔹 En France, les décès attribuables aux particules PM2,5 sont passés de 31 200 en 1990 à 13 400 en 2021. De plus, dans l’Hexagone, le taux de décès dû à la pollution par les PM2,5 (normalisé pour l’âge) pour 100 000 personnes a chuté de 54 à 20,2.

🔹Pour les enfants de moins de cinq ans, le taux de mortalité lié à la pollution atmosphérique a baissé de 53 %. Ce progrès est largement attribuable aux efforts pour élargir l’accès à une énergie propre pour la cuisine, améliorer l’accès aux soins de santé et à la nutrition, et sensibiliser davantage aux effets néfastes de la pollution de l’air domestique.
 
Les auteurs du rapport soulignent que les niveaux de PM2,5 dans l’air ambiant diminuent dans de nombreuses régions, avec “81 % des 194 pays respectant l’objectif intermédiaire 1 (IT-1) fixé par l’OMS pour les émissions annuelles de PM2,5 (35 μg/m³)”. Cependant, seuls 14 % des pays respectent l’objectif intermédiaire 4 (IT-4) de l’OMS, fixé à 10 μg/m³.

Références :

Hélène Joubert, journaliste.

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