Les actus
Actualités santé respiratoire

Les news de la rentrée 2025 en santé respiratoire

Pour débuter cette nouvelle année, Santé respiratoire France a préparé un florilège d’actualités qui vous concernent.

La vaccination contre le zona est désormais recommandée à partir de 65 ans, ainsi qu’aux personnes immunodéprimées de plus de 18 ans, avec le vaccin Shingrix

En France, on observe 5 à 10 cas de zona pour 1 000 personnes âgées de 60 ans et plus par an.

Jusqu’en 2024, la vaccination contre le zona était recommandée uniquement pour les personnes âgées de 65 à 74 ans inclus. Cette recommandation reposait sur l’utilisation du vaccin Zostavax, un vaccin introduit en 2013 sur avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) pour réduire l’impact du zona.

Cependant, ce vaccin vivant atténué* ne pouvait pas être administré aux personnes présentant une immunité fragile. Depuis, le développement d’un autre vaccin, le Shingrix (vaccin recombinant avec adjuvant), a permis d’élargir l’accès à la vaccination, notamment pour les populations à risque, incluant les adultes immunodéprimés, les personnes vivant avec le VIH, les greffés, celles atteintes de cancer ou souffrant de maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux ou les maladies inflammatoires intestinales. Ce vaccin induit une réponse immunitaire plus robuste que Zostavax, avec une efficacité en vie réelle estimée à 79,3 %, contre 45,9 % pour son prédécesseur. Ce dernier n’est d’ailleurs plus disponible depuis juin 2024. 

La Haute autorité de santé (HAS) a ainsi actualisé ses recommandations. Elle préconise désormais la vaccination avec Shingrix pour tous les adultes immunocompétents (c’est-à-dire dont l’immunité fonctionne correctement) âgés de 65 ans et plus, ainsi que pour les personnes immunodéprimées dès l’âge de 18 ans, qu’il s’agisse d’immunodéficiences congénitales (dès la naissance) ou acquises (infection par le VIH, prise de traitements immunosuppresseurs, corticothérapie prolongée…). 

Pour ces populations, le vaccin Shingrix est remboursé à hauteur de 65 % par l’Assurance-maladie depuis le 14 décembre 2024.

Le schéma de primovaccination avec le vaccin Shingrix (par voie intramusculaire) comprend deux doses espacées d’au moins deux mois, avec un intervalle maximal de six mois entre les injections. Ce vaccin peut être administré simultanément avec un vaccin inactivé contre la grippe saisonnière sans adjuvant, un vaccin contre les pneumocoques, un vaccin dTp (diphtérie, tétanos, poliomyélite) ou dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite), ainsi qu’avec un vaccin à ARN contre la Covid-19. 

En plus des médecins, les pharmaciens d’officine, les infirmiers et les biologistes médicaux sont habilités à prescrire et administrer le vaccin Shingrix. 

👉 Pour plus d’informations sur le zona, la vaccination et les moyens de soulager les douleurs et favoriser la cicatrisation, consulter ameli.fr et vaccination-info-service.fr

*Ces vaccins contiennent des particules infectieuses entières capables de se répliquer, mais atténuées pour être peu ou pas virulentes. 

Vaccin contre le VRS : les plus de 60 ans protégés, selon une étude du Lancet

Vaccins contre le SARS-CoV-2 : vos questions, nos réponses

Le vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS) protège efficacement les personnes âgées de 60 ans et plus. Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet montre qu’il a réduit le risque d’hospitalisation et d’admission aux urgences liées à cette infection au cours de la saison 2023-2024 aux Etats-Unis, première saison suivant l’approbation du vaccin. 

Introduits en 2023, les vaccins contre ce virus ont démontré leur efficacité contre les maladies des voies respiratoires inférieures chez les sujets âgés lors des essais cliniques. Une nouvelle analyse fournit des données supplémentaires chez les personnes d’au moins 60 ans. L’étude repose sur l’examen des dossiers médicaux électroniques provenant de huit États américains, incluant des données sur les hospitalisations et les visites aux urgences avec un test de dépistage du VRS entre 2023 et 2024. Le statut vaccinal des patients a été vérifié à partir des bases de données et registres disponibles. 

Conclusion : chez les adultes âgés d’au moins 60 ans et non immunodéprimés, 28 271 hospitalisations ont été recensées en lien avec une infection par ce virus. L’efficacité du vaccin a été estimée à 80 % en moyenne contre les hospitalisations et à 81 % contre les formes graves nécessitant une admission aux urgences ou ayant entraîné un décès. 

Par ailleurs, parmi 8 435 hospitalisations chez des adultes immunodéprimés, l’efficacité moyenne du vaccin a été estimée à 73 %, avec des résultats comparables selon les tranches d’âge et le type de vaccin administré.

Il s’agit d’une étude financée par les Centers for Disease Control and Prevention américains.

Référence : Payne AB, Watts JA, Mitchell PK, et al. Respiratory syncytial virus (RSV) vaccine effectiveness against RSV-associated hospitalisations and emergency department encounters among adults aged 60 years and older in the USA, October, 2023, to March, 2024: a test-negative design analysis. Lancet. 2024 Oct 19;404(10462):1547-1559. 

Perte d’autonomie : rendre son logement accessible avec MaPrimeAdapt’

MaPrimeAdapt’ est une aide financière accordée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Elle vise à financer des travaux d’aménagement destinés à accompagner les personnes en perte d’autonomie, pour un logement plus sûr et accessible.

Pour qui ? Que l’on soit propriétaire ou locataire de sa résidence principale située dans le parc privé, il est possible de bénéficier de MaPrimeAdapt’, à condition de résider en France ou dans les départements d’Outre-mer. Il n’est pas exigé d’ancienneté pour le logement, mais certaines conditions doivent être remplies : 

  • Pour les personnes âgées de 60 à 69 ans, il est nécessaire de justifier d’un niveau de dépendance GIR (Groupe Iso Ressource) compris entre 1 et 6, indiquant le degré de perte d’autonomie. Il est conseillé de consulter un médecin traitant ou de s’adresser à un organisme de protection sociale, tel que la Carsat (caisse d’assurance retraite et de la santé au travail).
  • Pour les personnes âgées de 70 ans ou plus, aucune justification de perte d’autonomie n’est requise. 
  • Pour les personnes en situation de handicap, un taux d’incapacité d’au moins 50 % doit être attesté, sans condition d’âge. En cas de handicap, la subvention peut être complétée par la prestation de compensation du handicap (PCH), l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ou l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Des aides supplémentaires peuvent également être proposées par les collectivités locales, les caisses de retraite complémentaires (Agirc-Arrco, Ircantec, Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales…) et les organismes de prévoyance. 

Les revenus « modestes » ou « très modestes » sont prioritairement concernés, avec des plafonds définis par l’Anah en fonction du nombre de personnes dans le ménage, des ressources de chacun et de la zone géographique. MaPrimeAdapt’ peut couvrir 50 % du montant des travaux pour les ménages aux revenus « modestes » et 70 % du montant des travaux pour ceux aux revenus « très modestes ». 

Le financement est accordé dans la limite d’un plafond de travaux fixé à 22 000 €. 

👉 Pour en savoir plus sur votre catégorie de revenus : https://france-renov.gouv.fr/bareme

👉 Pour en savoir plus, cliquez ici

A noter : Le crédit d’impôt pour les travaux dans la résidence principale est maintenu jusqu’au 31 décembre 2025. Il ne peut pas être cumulé avec MaPrimeAdapt’, qui est destinée aux personnes ayant des revenus modestes ou très modestes.

Argument en faveur du vapotage pour atteindre le sevrage tabagique

Une étude clinique suisse de grande envergure soutient l’efficacité du vapotage pour favoriser l’arrêt du tabac. Si la cigarette électronique ne garantit pas l’élimination complète de la dépendance à la nicotine, elle constitue un outil de réduction des risques, d’après ces données.

Estxends*, la plus vaste étude réalisée à ce jour sur l’efficacité clinique du vapotage, a inclus plus de 1 200 fumeurs (au moins cinq cigarettes par jour) motivés pour arrêter de fumer :

  • La moitié des participants a reçu une cigarette électronique accompagnée d’e-liquides disponibles en six arômes et en quatre dosages de nicotine (0, 6, 11 ou 19,6 mg/ml), ainsi que des séances d’accompagnement.
  • L’autre moitié, constituant le groupe témoin, a bénéficié du même accompagnement et d’un bon d’achat de 50 francs suisses, utilisable librement. Ce groupe pouvait recourir, ou non, à des aides au sevrage, comme des substituts nicotiniques, utilisés par environ deux tiers des participants.

Après six mois de suivi, le taux d’arrêt du tabac, validé par des tests biochimiques, était significativement plus élevé dans le groupe utilisant la cigarette électronique : 28,9 % contre 16,3 %. Ce résultat est comparable à celui observé dans une revue de la littérature scientifique selon la méthodologie Cochrane publiée début 2024**. Par ailleurs, 59,6 % des participants du groupe e-cigarette avaient cessé de fumer au cours des sept jours précédant la visite de suivi, contre 38,5 % dans le groupe témoin. En revanche, l’abstinence totale de tout apport de nicotine était plus fréquente dans le groupe témoin (33,7 %) que dans le groupe utilisant la cigarette électronique (20,1 %). Ainsi, le vapotage semble avoir une efficacité supérieure aux substituts nicotiniques pour l’arrêt du tabac, probablement en raison d’une substitution en nicotine mieux adaptée (dans cette étude). Cependant, certaines personnes ayant arrêté de fumer continuent à consommer de la nicotine par le biais de la cigarette électronique.

💬 L’investigateur principal de l’étude Estxends, le Pr Reto Auer, donne son avis sur cette question : « Si l’arrêt complet du tabac et de la nicotine reste l’objectif principal, le vapotage peut être une alternative intéressante pour les personnes n’ayant pas réussi à arrêter de fumer avec des traitements pharmacologiques. Pour celles qui souhaitent cesser de fumer et, à terme, ne plus consommer de nicotine ni vapoter, les traitements classiques tels que les substituts nicotiniques ou le bupropion paraissent plus adaptés. Le choix de la méthode doit tenir compte des préférences individuelles, tout en gardant à l’esprit qu’une majorité de fumeurs ne consultent pas de médecin et se tournent directement vers les boutiques spécialisées dans les cigarettes électroniques. »

Références :

  • Session de la Société francophone de tabacologie (SFT, congrès du 28 et 29 novembre 2024)
  • *Auer R, Schoeni A, Humair JP, et al. Electronic Nicotine-Delivery Systems for Smoking Cessation. N Engl J Med. 2024 Feb 15;390(7):601-610. 
  • **Livingstone-Banks J, Lindson N, Hartmann-Boyce J. Effects of interventions to combat tobacco addiction: Cochrane update of 2021 to 2023 reviews. Addiction. 2024 Dec;119(12):2101-2115. 

Les « restes à charge invisibles » : 1 623 euros par an pour les patients en ALD

Transports, matériel médical, adaptation du cadre de vie, soins dits « de confort »… Une enquête menée par France Assos Santé, qui a évalué les frais de santé « cachés », révèle que ce reste à charge invisible (RACI) lié à la santé, au handicap et à la perte d’autonomie dépasse 1 500 euros par an pour les personnes vivant avec une maladie chronique. Ce fardeau financier conduit souvent à un renoncement aux soins.

L’association a analysé, poste par poste, ces coûts masqués, échappant aux bases de données officielles : certains frais de transport, d’équipements médicaux, de soins « de confort », socio-esthétiques et de médecine complémentaire, ainsi que des dépenses liées à l’activité physique, à l’accompagnement humain et aux aménagements nécessaires pour adapter l’environnement du malade. Selon cette enquête nationale, réalisée entre le 12 septembre et le 14 octobre 2024, et basée sur les réponses de 3 100 personnes vivant avec une maladie chronique, un handicap ou une perte d’autonomie au cours des 12 derniers mois, ces coûts cachés s’élèvent en moyenne à 1 557 euros par an et par personne, pouvant atteindre jusqu’à 8 200 euros pour les 10 % de répondants ayant déclaré les plus grands frais liés à leur santé.

Contrairement aux idées reçues, ce reste à charge invisible augmente encore pour les patients en Affection Longue Durée (ALD), qui représentent 69 % du panel, une surreprésentation logique étant donné le profil de l’enquête, ciblant des personnes malades, handicapées ou en perte d’autonomie. Pour ces patients, le reste à charge invisible atteint en moyenne 1 623 euros par an. Parmi les différents profils de patients, les coûts cachés les plus élevés sont supportés par les personnes en situation de handicap moteur (2 535 euros par an) ou psychique (1 999 euros), suivis des patients souffrant de douleurs chroniques (1 972 euros) et de ceux atteints de maladies auto-immunes et rhumatologiques (1 580 euros). Les patients atteints de cancer subissent un reste à charge invisible moyen de 1 447 euros par an, toujours selon cette enquête déclarative.

✅ Lire l’intégralité de l’enquête

Référence : Enquête exclusive sur les coûts cachés de la santé : des résultats à charge/27 NOVEMBRE 2024/France asso Santé

Vaccin dans l’asthme, où en sommes-nous ?

Votre asthme est-il sous contrôle ?

Après l’introduction des anticorps monoclonaux ciblant les cytokines inflammatoires impliquées dans l’asthme sévère, un développement prometteur se dessine avec un vaccin.

Les essais en cours se concentrent sur une vaccination ciblant directement les mécanismes T2, majoritairement impliqués dans l’asthme. Ces mécanismes T2 entraînent une réponse immunitaire excessive, avec production d’anticorps (IgE) et libération de substances inflammatoires (cytokines), provoquant une inflammation des voies respiratoires et une hypersensibilité bronchique. Ces mécanismes T2 activent des cellules immunitaires, dont les « granulocytes éosinophiles », qui libèrent des substances inflammatoires responsables du gonflement des voies respiratoires et de leur obstruction.

Bien que des traitements efficaces existent déjà, basés sur des anticorps dirigés contre l’IL-4 et l’IL-13, deux cytokines essentielles dans l’inflammation, l’objectif serait d’agir en amont – en particulier à l’aide d’un vaccin dit thérapeutique (la maladie étant déjà présente) – pour bloquer durablement cette inflammation. Celui-ci viserait à faire produire par l’organisme ses propres anticorps neutralisant ces deux cytokines. Actuellement en développement au sein du laboratoire Infinity de l’université Toulouse III-Paul Sabatier, en collaboration avec l’Institut Pasteur et l’entreprise Neovacs, ce projet se concentre sur l’asthme allergique, avec des résultats prometteurs.

Le vaccin conjugué (« Kinoïde ») associe les cytokines recombinantes IL-4 et IL-13 à une protéine porteuse (CRM197, qui est la forme mutée non pathogène de la toxine diphtérique utilisée dans de nombreux vaccins conjugués). Une fois injecté, il provoque la production d’anticorps dirigés contre la protéine porteuse et contre les cytokines IL-4 et IL-13. Les premiers vaccins kinoïdes, élaborés à partir des versions « souris » de l’IL-4 et de l’IL-13, ont démontré leur efficacité chez ce rongeur. La vaccination a induit une production significative d’anticorps (dits IgG polyclonaux) contre ces cytokines, une réponse observée chez plus de 60 % des souris, même un an après la première vaccination.

L’efficacité des vaccins kinoïdes IL-4 et IL-13 a ensuite été évaluée chez des souris ayant un asthme chronique, induit par des administrations répétées d’extraits d’acariens dans le nez. Résultat : une réduction marquée des taux d’IgE (immunoglobuline E), avec un effet plus prononcé pour le vaccin anti-IL-4 que pour l’anti-IL-13. L’hyperréactivité bronchique et la production de mucus ont également diminué significativement, surtout pour le vaccin anti-IL-13. Enfin, il y a eu moins de granulocytes éosinophiles dans les voies respiratoires des souris ayant reçu l’un ou l’autre des vaccins, et encore davantage chez celles ayant reçu une combinaison des deux. Ces vaccins kinoïdes ont ensuite été testés dans un modèle murin « humanisé ». La vaccination a généré une réponse anticorps importante, capable de neutraliser les cytokines IL-4 et IL-13 humaines, sans perte d’efficacité plus de trois mois après l’injection. Une amélioration des symptômes de l’asthme a également été constatée.

🔬 Ces résultats précliniques encourageants ouvrent la voie à des études supplémentaires, notamment chez le singe, en attendant chez l’humain. Ce vaccin pourrait offrir de nouvelles perspectives thérapeutiques pour l’asthme allergique sévère.

D’après la session française commune ERS-SPLF (septembre 2024)

Arrêter le tabac : les chiffres en faveur du « mieux vaut tard que jamais »

Tabac, nicotine et Covid-19, les réponses des experts pour s’y retrouver

Les études épidémiologiques montrent que plus l’arrêt du tabac intervient tôt, plus le gain en années de vie est important. Qu’en est-il chez les personnes de plus de 65 ans ? Une étude a évalué les bénéfices du sevrage tabagique selon l’âge d’arrêt, entre 35 et 75 ans.

Les estimations reposent sur les données issues de la Cancer Prevention Study II et de l’enquête NHIS (National Health Interview Survey) réalisée en 2018. Des tables de mortalité ont été établies pour évaluer l’espérance de vie des fumeurs, des non-fumeurs et des anciens fumeurs, en tenant compte de l’âge auquel le tabagisme a été complètement arrêté. Comparées aux tables de mortalité de la population générale des États-Unis, ces données ont permis d’estimer l’espérance de vie globale en 2018.

👉 Une méthodologie trop complexe à décrire aboutit à la conclusion suivante : si le bénéfice en termes d’espérance de vie est d’autant plus significatif que la décision est prise plus tôt, néanmoins « mieux vaut tard que jamais ». Ceux qui cessent de fumer à 35, 45, 55, 65 et 75 ans gagnent respectivement en moyenne 8 ; 5,6 ; 3,4 ; 1,7 et 0,7 années de vie. La probabilité de gagner au moins une année de vie en arrêtant de fumer à 65 ans est estimée à 23,4 %. À 75 ans, cette probabilité chute à 14,2 %.

Référence : Le TTT, Mendez D, Warner KE. The Benefits of Quitting Smoking at Different Ages. Am J Prev Med. 2024 Nov;67(5):684-688. 

Bougies dans le salon, friture dans la cuisine… les activités quotidiennes émettent des particules fines nocives pour la santé

Bougies parfumées, huiles essentielles… Sont inoffensives pour les bien-portants. Vrai ou Faux ?

Les particules fines, dont le diamètre atteint au maximum 2,5 microns (environ 40 fois plus petit qu’un cheveu), sont invisibles à l’œil nu. Elles peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires et atteindre les poumons. Ces particules sont associées à un risque accru de maladies cardiovasculaires, respiratoires et de cancers, notamment ceux des voies respiratoires. Elles proviennent de sources naturelles comme les déserts, les volcans ou la terre sèche soulevée par le vent, mais aussi de nombreuses activités humaines : combustion fossile (véhicules, machines industrielles), friction mécanique (pneus, moteurs électriques), extraction de minerais ou procédés industriels.

Dans les habitations, certaines sources dégradent également la qualité de l’air intérieur : l’utilisation de bougies, d’encens, le tabac, les feux de bois, la cuisson sans hotte et, en particulier, la friture.

Une étude a évalué ces sources de pollution intérieure et les risques sanitaires associés :

  • Sans ventilation, allumer une bougie ou de l’encens pendant une heure peut multiplier par plus de 20 la concentration de particules fines au-delà des seuils recommandés, entraînant une perte estimée entre 7 et 21 µDALY (de 4 à 11 minutes de vie par occupant et par heure d’exposition).
  • Les modes de cuisson comme la friture ou les grillades augmentent la concentration de PM2,5 jusqu’à 40 fois les seuils recommandés. Selon le niveau d’aération, ces activités entraînent un impact sanitaire allant de moins d’une seconde à environ trois quarts d’heure de vie perdus après une heure de friture ou de grillades.
  • La cuisson avec des combustibles solides (bois, charbon ou paille de maïs), encore utilisée par la moitié de la population mondiale, est particulièrement nocive. Même avec une bonne aération, cette pratique est estimée responsable d’une heure de vie perdue par personne et par heure d’activité.

L’aération reste essentielle pour limiter ces effets. Une hotte de cuisine peut capturer jusqu’à 80 % des émissions liées à la cuisson. Opter pour des méthodes de cuisson à faible émission, comme la cuisson sans huile ou à la vapeur, peut réduire considérablement les polluants (respectivement -46 % et -50 % par rapport à la friture). Les plaques électriques émettent, quant à elles, deux fois moins de particules fines que les cuisinières à gaz.

✅ Lire l’article complet de Rachna Bhoonah, chercheuse post-doctorante en analyse environnementale, santé humaine et plantes, AgroParisTech – Université Paris-Saclay : « Bougies, encens, fritures… attention à la pollution aux particules fines ! » dans The Conversation.

Référence : Bhoonah, Rachna, Maury-Micolier, Alice, Jolliet, Olivier, Fantke, Peter, Fine Particulate Matter Exposure and Health Impacts from Indoor Activities, Indoor Air,  2023, 8857446, 12 pages,  2023. https://doi.org/10.1155/2023/8857446

Une équipe de chercheurs a conçu un matériau capable de capturer le formaldéhyde, un polluant toxique cancérigène omniprésent dans nos habitations

Metal-Organic Framework (MOF), ce matériau très poreux capture un composé organique volatil (COV) particulièrement toxique et fréquemment présent dans nos espaces de vie : le formaldéhyde. Cette avancée, réalisée par le Laboratoire de catalyse et spectrochimie de Caen (LCS, Université de Caen/EnsiCaen/CNRS), en partenariat avec l’Institut des matériaux poreux de Paris (CNRS/Espci Paris/ENS/Université PSL) et des chercheurs danois, pourrait transformer les méthodes actuelles de purification de l’air intérieur.

Le MOF est un matériau novateur capable de capturer et de stocker durablement le formaldéhyde. Fonctionnant comme une véritable « éponge moléculaire », il est constitué de structures cristallines combinant des atomes métalliques et des molécules organiques. Il forme un réseau tridimensionnel aux pores microscopiques, spécifiquement conçus pour piéger les molécules de formaldéhyde tout en laissant passer les autres substances.

Outre son efficacité, ce matériau offre une durabilité bien supérieure aux solutions existantes : après une année d’utilisation, le filtre peut être rincé à l’eau pour éliminer les polluants, puis réutilisé immédiatement. Ce processus peut être répété jusqu’à dix fois, offrant ainsi une durée de vie d’environ dix ans. En fin de cycle, le filtre peut être retourné au fabricant, qui récupérera ses composants pour en produire un nouveau. Quant à l’eau de rinçage, une réaction avec l’urée permet de produire de l’uréthane, un désinfectant. L’eau résiduelle peut ensuite être évacuée dans les toilettes ou un évier, les stations d’épuration étant équipées pour traiter ces déchets.

Référence : Sadovnik N, Lyu P, Nouar F, et al. M. Metal-organic frameworks based on pyrazolates for the selective and efficient capture of formaldehyde. Nat Commun. 2024 Nov 1;15(1):9456.

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