L’accès prioritaire à la vaccination anti-Covid-19 est enfin reconnu aux personnes atteintes de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et d’insuffisance respiratoire en général.
Un avis très attendu de la Haute autorité de santé (HAS) a été publié le 2 mars. Il actualise et élargit la stratégie de priorisation des populations à vacciner pour les phases 2 et 3 du programme de vaccination.
Ainsi, pour la phase 2 d’approvisionnement critique en vaccins (en cours), la HAS confirme sa recommandation de prioriser toutes les personnes âgées de 75 ans et plus, suivies de celles âgées de 65-74 ans elles aussi polypathologiques puis de toutes les personnes de cette tranche d’âge. Les individus prioritaires sont ceux qui présentent une ou deux comorbidités parmi celles identifiées comme à risque avéré de formes graves, dont font partie les pathologies respiratoires chroniques susceptibles de décompenser lors d’une infection virale (BPCO, insuffisance respiratoire). Viendra ensuite le tour des personnes âgées de 50 à 64 ans en donnant la priorité, là aussi, aux personnes ayant des pathologies notamment respiratoires.
De plus, quel que soit leur âge désormais, les personnes qui ont eu une greffe d’organe (greffe pulmonaire, en particulier) sont prioritaires.
La HAS a donc ajouté de nouvelles pathologies à la liste de celles qui donnent droit à une vaccination prioritaire selon les tranches d’âge et les insuffisants respiratoires sont enfin pris en compte. En effet, suite à la publication le 13 janvier 2021 d’une liste de pathologies exposant les patients à un très haut risque d’hospitalisation ou de décès en cas de Covid-19, la vaccination leur a été ouverte à partir du 18 janvier 2021, simultanément à celle des personnes de plus de 75 ans. Or, les insuffisants respiratoires n’en faisaient pas partie, à la stupéfaction des patients comme des professionnels de santé.
Avoir exclu les insuffisants respiratoires chroniques de moins de 75 ans des catégories de personnes prioritaires pour être vaccinées contre la Covid-19 était un non-sens aux conséquences très lourdes. Une incohérence qui avait été dénoncée par Santé respiratoire France (lire le communiqué).
La pénurie de vaccins, entraînant de grandes difficultés pour prendre rendez-vous, ne peut être niée, mais la décision d’exclure ces populations à risque revenait de facto à ne pas les considérer comme des personnes fragiles, ce qu’elles sont pourtant, renforçant l’incompréhension générale.
Avec l’avancée de la campagne de vaccination et l’arrivée de nouveaux vaccins dont celui de la firme Astra Zeneca validé chez les 65-74 ans depuis le 1er mars, nous espérons que l’accès à la vaccination des personnes à risque dont font partie les insuffisants respiratoires chroniques va grandement s’améliorer.
Frédéric le Guillou, président de Santé respiratoire France
Référence : Avis Stratégie de vaccination contre le Sars-Cov-2 - Actualisation des facteurs de risque de formes graves de la Covid-19 et des recommandations sur la stratégie de priorisation des populations à vacciner. RECOMMANDATION VACCINALE - Mis en ligne le 02 mars 2021 Voir