La rougeole connaît une forte augmentation au niveau mondial, européen et en France. Avec 658 cas de rougeole déclarés entre le 1er janvier et le 31 mai, l’année 2025 dépasse déjà le total des cas recensés en 2024 (483, soit + 35 %), selon les dernières données de Santé publique France (bulletin du 23 juin 2025). Le pic national semble avoir été atteint en mars, mais le nombre de cas demeure élevé, surtout dans certaines régions :
- Les enfants et adolescents représentent près de la moitié des cas de rougeole. Les adultes de plus de 40 ans constituent 12 % des cas, mais le taux d’incidence le plus élevé concerne les nourrissons de moins d’un an (9,6 cas pour 100 000 habitants).
- 33,7 % des personnes infectées ont nécessité un passage aux urgences ou une hospitalisation, dont 10 en soins intensifs. Parmi ces dernières, 13,2 % ont présenté des complications, principalement des infections des poumons ou pneumopathies (50 cas) et une encéphalite. Deux patients immunodéprimés sont décédés.
- Parmi les personnes ciblées par la vaccination (âgées d’au moins un an et nées depuis 1980) 70,8 % des cas sont survenus chez des individus non vaccinés ou vaccinés de manière incomplète.
Les autorités de santé rappellent aux professionnels de santé qu’ils doivent – à chaque opportunité de contact avec un patient – vérifier le statut vaccinal de ceux nés depuis 1980 et de s’assurer qu’ils sont protégées par le vaccin combiné (rougeole, oreillons, rubéole) selon le schéma complet à deux doses (voire trois si la première dose a été administrée avant l’âge d’un an).
| 👉 A SAVOIR : La vaccination complète assure une protection à vie. En cas de doute ou de perte de son carnet de santé, il est possible de vérifier son immunité par une prise de sang pour doser les anticorps(sérologie). Si les anticorps sont absents, un rappel est nécessaire. |
« La vaccination complète est essentielle, insiste le Dr Frédéric le Guillou, pneumologue et président de Santé respiratoire France. Cette maladie avait disparu grâce à la vaccination. Elle réapparaît en raison de la défiance vaccinale. Or cette infection est loin d’être bénigne. Elle doit être prise au sérieux pour deux raisons. D’abord, parce que la rougeole est l’une des maladies infectieuses les plus contagieuses. Le virus est transmis par les gouttelettes de salive émises lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue. En l’absence d’immunité dans la population, une personne infectée peut transmettre le virus à 12 à 18 autres individus en moyenne. » Ce niveau de contagiosité explique pourquoi une couverture vaccinale très élevée de la population (au moins 95 % avec deux doses de vaccin) est indispensable pour empêcher la circulation du virus.
Ensuite, « la rougeole peut entraîner des complications graves, alerte le Dr le Guillou. Selon les derniers chiffres, un tiers des enfants touchés ont été conduits aux urgences. Certains ont été hospitalisés, parfois en réanimation. Les complications sont principalement des pneumopathies, qui peuvent être mortelles, notamment chez les enfants ou les personnes immunodéprimées. De manière générale et a fortiori ici, il faut bien être conscient que l’arbre bronchique n’est mature qu’à 20 – 25 ans. Toute atteinte des voies respiratoires pendant l’enfance peut entraîner des répercussions à l’âge adulte. »
Précisément, en ce qui concerne les complications respiratoires à court terme, la rougeole peut entraîner des pneumopathies, liées soit à l’infection virale elle-même, soit à une surinfection bactérienne des poumons. Ces atteintes peuvent progresser vers une détresse respiratoire nécessitant une prise en charge en réanimation, avec recours possible à une ventilation non invasive.
A long terme, toujours sur le plan respiratoire, la rougeole peut être à l’origine d’une dilatation des bronches (ou bronchectasies), en particulier lorsqu’elle est compliquée par une atteinte pulmonaire sévère pendant la phase aiguë. Les recommandations françaises et internationales, en s’appuyant sur plusieurs études, reconnaissent clairement la rougeole comme une cause possible de bronchectasies post-infectieuses, avec comme mécanisme une inflammation sévère endommageant les parois bronchiques.
Les complications respiratoires mais aussi infectieuses ou neurologiques (encéphalites…) liées à la rougeole peuvent survenir chez tous les patients, mais elles sont plus fréquentes dans certaines situations : chez les nourrissons de moins d’un an, en particulier lorsque la mère n’est pas immunisée ; chez les personnes immunodéprimées ; ainsi que chez celles souffrant de dénutrition ou atteintes d’une maladie respiratoire ou neurologique chronique.
👉 Autrement dit, vaccinez vos enfants et vérifiez votre propre statut vaccinal vis-à-vis de la rougeole si vous êtes né après 1980.
ENSEMBLE, PROTEGEONS LA SANTE RESPIRATOIRE !
| La vaccination contre la rougeole : pour qui et comment ? |
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| La vaccination contre la rougeole est obligatoire pour les enfants nés depuis le 1er janvier 2018. Les personnes nées avant 1980 ont, en grande majorité, déjà contracté la maladie et sont donc considérées comme immunisées, la rougeole ayant circulé largement en France avant cette date. Deux doses de vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) sont requises : la première à 12 mois, la seconde entre 16 et 18 mois. En cas de première injection avant 12 mois, une dose supplémentaire est nécessaire à 12 mois, suivie d’une troisième entre 16 et 18 mois. Un rattrapage est recommandé pour toute personne âgée de plus de 12 mois et née depuis 1980, avec un schéma complet de deux doses (espacées d’au moins un mois), voire trois si la première a été administrée avant 12 mois. 👉 A SAVOIR : En cas d’incertitude sur le statut vaccinal – carnet de santé égaré ou nombre de doses reçues oublié -, la revaccination ne présente aucun risque et est bien tolérée. Il est donc recommandé de vacciner toute personne née après 1980 dont la vaccination est incomplète ou incertaine. |