Une nouvelle étape dans la lutte contre le Covid-19 vient d’être franchie. A partir de ce mercredi 22 décembre, la vaccination des 5,7 millions d’enfants âgés de 5 à 11 ans est rendue possible, avec la forme pédiatrique du vaccin Pfizer-BioNTech. Il est fortement conseillé que les enfants à risque de forme grave de Covid-19 et de décès se fassent vacciner contre la Covid-19.
Avec quel vaccin ?
L’Agence européenne des médicaments a délivré le 25 novembre 2021 une autorisation de mise sur le marché de la forme pédiatrique du vaccin Pfizer-BioNTech. Il est identique au vaccin Comirnaty classique, mais trois fois moins dosé : 10 microgrammes par dose au lieu de 30 microgrammes pour les plus de 12 ans. Les flacons, qui comporteront dix doses, auront un bouchon orange afin de les différencier des doses adultes (au bouchon violet) et d’éviter toute erreur.
Le jour même, la Haute autorité de santé (HAS) puis le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV- avis du 6 décembre 2021) lui ont emboîté le pas.
Qui ?
Les enfants de 5 à 11 ans à risque de forme grave de Covid-19 et de décès ainsi que ceux partageant le domicile d’une personne immunodéprimée.
La vaccination concerne à ce stade les enfants présentant au moins une maladie associée (comorbidité) listée par la HAS, à savoir, dans le champ du respiratoire, les enfants asthmatiques pour lesquels il existe une nécessité de recours aux corticoïdes par voie générale, ou ayant nécessité une hospitalisation ou en affection de longue durée (ALD), et ceux présentant une maladie respiratoire chronique. Les autres comorbidités sont les cardiopathies congénitales non corrigées, les maladies cardiaques et hépatiques chroniques ou neurologiques, un cancer en cours de traitement, une obésité, un diabète, une drépanocytose, une trisomie 21, une maladie du sang maligne, un handicap neuromusculaire sévère ou une immunodéficience primitive ou secondaire (infection par le VIH ou induite par médicaments).
Où se faire vacciner ?
Dès le 15 décembre, la vaccination des enfants à risque a débuté dans les services hospitaliers qui les suivent. Un peu moins de 200 centres (350 sont attendus d’ici à janvier) ont la possibilité de vacciner les 5-11 ans de manière générale. Il est possible de les trouver, département par département, en allant sur sante.fr (https://www.sante.fr/cf/centres-vaccination-covid.html), se localiser et cocher la case « centre vaccinant les 5-11 ans ».
Un formulaire d’autorisation parentale devra être complété et signé par au moins l’un des deux parents.
Un entretien minutieux par le professionnel de santé est indispensable. Il est recommandé de réaliser un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) sérologique en amont de chaque vaccination, puis, en fonction du résultat du test, un schéma à une ou deux doses sera proposé.
Quant aux enfants sévèrement immunodéprimés, ils recevront deux doses vaccinales. Sur avis médical, ils pourront recevoir jusqu’à trois injections (ou deux en cas d’infection antérieure à la Covid-19).
Quel schéma vaccinal ?
Il est recommandé d’administrer les deux doses de vaccins à trois semaines d’intervalle.
Mais il existe des exceptions :
- Les enfants ayant déjà contracté la Covid-19 ne doivent recevoir qu’une seule dose.
- Les enfants ayant été infectés plus de quinze jours après la première dose ne doivent recevoir qu’une seule injection.
- Les enfants contaminés moins de 15 jours après la première dose doivent, eux, recevoir une seconde dose deux mois après la date du test positif.
Tableau des contre-indications définitives
- Antécédent d’allergie documentée (avis allergologique) à un des composants du vaccin en particulier aux polyéthylène-glycols et risque d’allergie croisée aux polysorbates ;
- Réaction anaphylactique au moins de grade 2 (atteinte au moins de 2 organes) à une première injection d’un vaccin contre la COVID après expertise allergologique ;
- Syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) post-Covid-19.
- Une recommandation établie après concertation médicale pluridisciplinaire de ne pas effectuer la seconde dose de vaccin à la suite de la survenue d’un effet indésirable d’intensité sévère ou grave attribué à la première dose de vaccin, signalé au système de pharmacovigilance (par exemple : la survenue de myocardite, de syndrome de Guillain-Barré…).
- Traitement par anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2.
- Myocardites ou péricardites survenues antérieurement à la vaccination et toujours évolutives.
Hélène Joubert