Voici la liste des bonnes nouvelles qui viennent de tomber : la tendance à la baisse du tabagisme quotidien se poursuit. Il y a moins de fumeurs, plus de vapoteurs. De plus en plus de fumeurs se font aider pour se sevrer.
Pour la seconde année consécutive, les ventes de tabac reculent en France métropolitaine.
Comme en 2018, les ventes de tabac ont fortement baissé, avec – 6,6 % en 2019 « notamment du fait des fortes augmentations de prix, suggère Marc-Antoine Douchet, chercheur à l’Observatoire des drogues et des toxicomanies », dans le « tableau de bord tabac » qui vient de paraître*. Ce qui n’empêche pas l’augmentation du chiffre d’affaires des produits du tabac sur la même année (+ 2,5 %), soit un total de 19,4 milliards d’euros, bénéficiant justement de cette augmentation des prix en dépit d’une réduction des achats de tabac.
Les cigarettes, qui représentent environ 80% du marché ont subi une baisse de 7,1 %, contre 6,3 % pour le tabac à rouler (environ 15% du marché). Anecdotiques car ils ne constituent que 4% du total des volumes vendus, les autres types de tabac (à priser, à chiquer, …) tirent leur épingle du jeu et progressent de + 4,2 % depuis 2018.
Le tabagisme quotidien poursuit sa baisse.
La prévalence du tabagisme est passée de 26,9 % en 2017 à 25,4 % en 2018. L’ensemble de la population est concerné : hommes, femmes, quel que soit le milieu social. Collégiens et lycéens le sont également avec un recul de l’usage journalier ainsi que de l’expérimentation du tabac.
La cigarette électronique gagne du terrain.
3,8% des 18-25 ans l’utilisaient quotidiennement en 2018 contre 2,7% en 2017, essentiellement des fumeurs ou des anciens fumeurs. En 2018, les vapoteurs quotidiens sont 40,7 % à fumer du tabac quotidiennement, 10,4 % occasionnellement.
Un bémol cependant avec la hausse de l’expérimentation de la cigarette électronique. De plus en plus d’adolescents l’utilisent alors même qu’ils n’ont jamais fumé (9,8 % en 2018 contre 3,5 % en 2015)**.
Les études et le débat sur la dangerosité́ de la cigarette électronique sera à suivre en 2020.
Les ventes de traitements pour l’arrêt du tabac explosent
4,3 millions de personnes, soit un tiers de plus qu’en 2018 et deux à trois fois plus qu’en 2014-2015 sont traités dans le cadre d’un sevrage tabagique. Le remboursement à 65% des prescriptions, autorisant l’usage du tiers-payant, y est pour beaucoup.
Le Moissanstabac n’est pas un coup d’épée dans l’eau
L’application mobile de tabac-info-service.fr a été téléchargée 309 789 fois en 2019, pour près de la moitié au moment de l’opération (octobre-novembre 2019).
Et comme l’augmentation des prix continuera en 2020 (+50 centimes en mars, +40 centimes en novembre), tous les espoirs sont permis.
Hélène Joubert, journaliste
Références : * Marc-Antoine Douchet. Tabagisme et arrêt du tabac en 2019. Rapport OFDT. Février 2020. ** EnCLASS 2018