Un certain nombre de phénomènes survient la nuit chez les personnes atteintes de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), avec des désaturations nocturnes en particulier, une hypoxémie (diminution de la quantité d’oxygène transportée dans le sang), un fractionnement du sommeil et, de ce fait, un risque accru de dysfonction érectile. Les personnes BPCO ne doivent pas renoncer pour autant à une activité sexuelle. Il est éloquent de constater que dans une société qui se dit libérée, les tabous sur la sexualité résistent à ce point au sein de la communauté médicale, faute de disposer du temps nécessaire à y consacrer, d’être à l’aise avec ce sujet, ou d’être en mesure de répondre à la demande du patient. L’important est d’ailleurs, peut-être, d’être simplement à l’écoute et de savoir orienter vers un sexologue.
Parler de la sexualité est une vraie demande des patients. Dans une enquête, à 93 % ces derniers étaient ravis que leur médecin leur pose la question*. Or, seuls les sexologues s’en chargent. Ce thème est plus souvent abordé lors des séjours de réhabilitation respiratoire. Il me semble que la sexualité devrait l’être systématiquement, dans ses quatre composantes : biologique, sociale, psychologique et éthique.
Frédéric Le Guillou,
Pneumologue, président de l’Association BPCO
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BPCO : Mieux connaître la sexualité, nous aurons bientôt besoin de vous !
La sexualité compte pour beaucoup dans la qualité de vie. Or, les données sur la sexualité et la vie intime des personnes souffrant de BPCO, en couple ou non, sont parcellaires, encore aujourd’hui, en 2018. Pour mieux la prendre en charge, il nous faut l’explorer, l’étudier. Vous pourrez nous y aider, de façon totalement anonyme bien entendu. Nous vous solliciterons prochainement pour participer à une étude nationale sur le sujet, à l’aide de questionnaires validés scientifiquement qui vous seront envoyés en ligne.
*Sexologies. Volume 26, n° 3 pages 136-145 (juillet 2017)