Quels signes doivent faire penser aux apnées du sommeil ?
Ronflements, sommeil agité, somnolence dans la journée, fatigue, maux de tête matinaux, sont des symptômes évocateurs d’apnée du sommeil. Mais il n’est pas si facile de se rendre compte de ses apnées. Des phases de somnolence durant la journée donnent l’alerte, comme le fait de se réveiller avec difficulté, fatigué après une nuit qui n’a pas été réparatrice. Ce sont souvent les remarques du conjoint sur le problème de ronflement que rencontre la personne apnéique qui attirent l’attention. Mais tous les ronfleurs ne sont pas des apnéiques…
De plus, si le profil type de l’ « apnéique » est la personne obèse, méfiance car parfois, certaines ne sont pas en surpoids. Chez les personnes à risque d’apnées du sommeil, le principal facteur, devant la prise de poids, est l’alcoolisation aiguë, plutôt qu’une consommation modérée et chronique.
Apnées du sommeil : Tout le monde est concerné !
Globalement, cette maladie concerne un homme sur deux au-dessus de 50 ans, présentant une obésité ou un syndrome métabolique. Souvent, ces apnées sont rencontrées chez les personnes souffrant de diabète de type 2 (le diabète « sucré »). Mais les diabétiques de type 1 en souffrent aussi, pour 20 % d’entre eux, pourtant rarement en surpoids. Chez les personnes qui ont un syndrome métabolique (tour de taille, glycémie, triglycérides, cholestérol-LDL et tension artérielle élevés, faible taux de bon cholestérol-HDL), on a retrouvé jusqu’à 60 % d’apnées du sommeil modérées à sévères. « De plus, ajoute Marc Sapène, on diagnostique des apnées du sommeil chez des personnes ayant une dysmorphie faciale avec rétrognathie (menton en arrière/ mandibule décalée vers l’arrière par rapport à la mâchoire supérieure). Les repérer permet de prévenir la sévérité des apnées et leurs conséquences. »
Les apnées du sommeil, chez les jeunes aussi
Entre 30 et 60 ans, on estime qu’entre 550 000 et 1 200 000 personnes souffriraient d’apnées du sommeil, avec un indice d’apnées-hypopnées supérieur à 15 événements par heure (entre 1 100 000 et 2 400 000 passé l’âge de 60 ans). Les enfants sont également concernés, avec une fréquence entre 1 à 4 %, le plus souvent entre 2 et 8 ans, puis entre 12 et 16 ans, même si toutes les tranches d’âges sont concernées.
Attention aux signes trompeurs chez les femmes
Souvent perçues comme une maladie touchant essentiellement l’homme, les apnées du sommeil sont pourtant un trouble fréquent chez la femme, estimé à 4 % et surtout après la ménopause du fait de la prise de poids et des modifications hormonales. Il existe quelques particularités de la maladie chez la femme. Si l’espace par lequel l’air passe est plus petit que chez l’homme, le risque qu’il se ferme est moins important. De plus, en cas d’obésité, la répartition des graisses affecte moins le pharynx que chez les hommes. Enfin, dans les formes légères et modérées, les femmes se plaignent surtout de symptômes généraux (fatigue, manque de dynamisme, dépression, insomnie) mais peu décrivent une somnolence. Elles ont tendance à faire des palpitations intenses et des malaises récurrents, des douleurs thoraciques voire des syncopes vagales. Elles pourraient aussi ronfler plus discrètement que les hommes. Ces signes trompeurs, surtout après la ménopause, cachent pourtant des apnées. De la fatigue, des maux de tête au réveil, des insomnies, etc. doivent faire consulter. 25 % des femmes enceintes seraient concernées par les apnées du sommeil.
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